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Aliane va créer une unité de trituration de graines de soja

Agroalimentaire. La SAS Aliane envisage de construire une unité de trituration de graines de soja sur un site de nutrition animale implanté à Rethel. L’ouverture d’une consultation du public vient d’être lancée.

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Le soja s’est développé en France depuis les années 80. Son utilisation ne nécessite pas d’engrais azotés. (Crédit : Shutterstock)

L’entreprise présidée par Pascal Le Paih dont le siège administratif est situé à Saint-Martin-sur-le-Pré (Marne) exploite une usine de fabrication d’aliments composés pour animaux sur la zone industrielle de Pargny, à Rethel.

Elle y produit 35 000 tonnes de produits par an et veut construire non loin de là, à proximité de la bretelle d’accès à l’A34, une unité de trituration de graines de soja par pression à chaud et sans utilisation de solvant (la trituration des graines oléagineuses est la première étape du procédé d’obtention des huiles végétales alimentaires, la seconde étape étant le raffinage).

Pour Aliane, cette nouvelle unité aurait pour but d’approvisionner ses différents sites de nutrition animale en tourteaux de soja conventionnel mais aussi en bio tout en contribuant à la création de toute pièce d’une filière soja 100 % française.

En effet, cette légumineuse est cultivée en Asie et surtout sur le continent américain, où trois pays, les Étas-Unis le Brésil et l’Argentine réalisent plus de 80% de la production mondiale et 86 % des exportations de graine/ huile/tourteaux.

Partenariat avec Vivescia et le groupe coopératif EMC2

Le procédé retenu permettra d’extraire de l’huile contenue dans les graines et de concentrer des protéines dans la fraction solide, communément désignée par « tourteau ».

Il faut savoir qu’une tonne de graines donne lieu à la production de 750 kg de tourteau riche en protéines, 125 litres d’huile et 40 kg de coques riches en fibres.

La future unité devrait ainsi valoriser 25 000 tonnes de graines par an (soit 3 tonnes par jour) dont 50 % de graines biologiques sur la base d’un fonctionnement en continu durant 50 semaines par an.


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La moitié du tourteau sera utilisée sur place pour l’activité de nutrition animale biologique alors que l’autre partie de la production alimentera les autres usines d’Aliane basées dans le Grand Est et les Hauts de France.

Dans le cadre d’un partenariat avec les groupes coopératifs Vivescia et EMC2, les graines proviendront pour l’essentiel de la région Grand Est, dans un rayon de 150 km autour de l’usine.

Ce nouvel outil industriel nécessitera l’installation d’une ligne de trituration mais aussi le réaménagement et la réception de stockage de matières premières en vrac. Il est aussi envisagé d’aménager un auvent afin d’abriter la fosse de réception, de rehausser l’élévateur de réception et de remplacer trois anciens silos de céréales d’une capacité totale de 985 m3 par trois neufs de 346 m3 chacun dédiés aux graines de soja.

S’affranchir des importateurs par la relocalisation

Deux boisseaux de chargement de coque à bois de 60 m3 chacun et une cuve de 150 m3 destinée à stocker et expédier en vrac les huiles de soja complèteront ce dispositif. Enfin, le remplacement de la chaudière vapeur aboutira à quasiment doubler la puissance thermique.

La culture de soja contribuant au développement d’une bioéconomie moins consommatrice de ressources naturelles, cet équipement permettra une réduction de l’empreinte carbone mais aussi une protection de la ressource en eau et une diminution de l’usage des produits phytosanitaires.

Cette nouvelle production ardennaise viendra en substitution du soja importé du Brésil ou d’Afrique et cultivé sur des zones de déforestation. Ce qui fera de cette opération de relocalisation une action vertueuse débouchant sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre de plus de 5 000 tonnes de CO2/ an.