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Agronutris, prêt à lancer une seconde usine à Rethel avec une centaine d’emplois

Industrie. Agronutris va faire coup double à Rethel, où une seconde usine axée sur la fabrication de fertilisants organiques à proximité de celle inaugurée en juillet 2022 est sérieusement envisagée.

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  • Photo du fonctionnement d'Agronutris
    Pour aider la startup à mettre au point son process, Bpifrance a apporté à Agronutris de nombreuses Aides à l’Innovation comme un Prêt Nouvelle Industrie de 10 M€. (Crédit : DR)
  • Photo du fonctionnement d'Agronutris
    Agronutris (Crédit : DR)

« Les Ardennes restent une zone intéressante pour nous. En effet, les gisements agro-industriels disponibles sur place et l’ensemble de l’écosystème local sont propices pour déployer un nouveau site industriel d’élevage de mouches-soldats noires » confiait, fin 2022, Cédric Auriol directeur général et cofondateur, particulièrement de l’accueil reçu sur place ainsi que du soutien des pouvoirs publics.

En janvier, lors d’un conseil communautaire du Pays Rethélois, on apprenait que la biotech spécialisée dans l’élevage et la transformation d’insectes en protéines basée à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne) s’était renseignée pour acquérir une parcelle complémentaire juste à côté de l’actuel (16 hectares) pour s’agrandir. Une nouvelle étape plus tangible a été franchie ces derniers jours.

Très proche de trouver un accord avec l’entreprise Frayssinet, implantée dans le Tarn, à Rouairoux (41 millions d’euros de chiffre d’affaires, 85 salariés) et experte dans la fertilisation organique des sols.

En effet, après une mise en relation par le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation, les entreprises Agronutris – spécialisée dans l’élevage et la transformation d’insectes - et Frayssinet – spécialisée dans la production de fertilisants organiques - ont signé une convention de recherche en juin 2020.

Les résultats de ces premiers travaux ont abouti à la confirmation que le frass, produit naturel issu des déjections des insectes élevés par Agronutris, offrait des propriétés fertilisantes avérées tout en étant compatible avec un outil industriel de fabrication de fertilisants.

Repenser les systèmes de production

Ce projet qui sera probablement précédé d’une levée de fonds est d’ores et déjà bien avancé puisque les deux entreprises ont récemment signé un contrat de fourniture de frass d’élevage, ce qui permettra d’ailleurs à Agronutris de valoriser les 16 000 tonnes actuellement produites à Rethel.

Elles permettront à Frayssinet de proposer une nouvelle gamme de produits qui pourrait voir le jour dès le troisième trimestre de 2023. La seconde usine d’Agronutris dans le sud des Ardennes pourrait être deux fois plus grandes que la première (15 000 m²).


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Une centaine d’emplois seront créés sur place. La société commerciale de Frayssinet serait en charge de la distribution des produits issus de cette future usine.

Photo de Medhi Berrada et Cédric Auriol
Medhi Berrada et Cédric Auriol ont désormais le projet d’implanter une usine de fertilisants organiques à Rethel. (Crédit : DR)

« L’agriculture du futur nécessite que l’ensemble des acteurs de la filière s’associe pour repenser les systèmes de production. La production de fertilisants organiques élaborés en France et en Europe, représente l’un des leviers majeurs pour répondre aux objectifs ambitieux du Green Deal et ainsi rendre les systèmes agricoles plus pérennes et plus résilients. Afin de répondre à ces objectifs, un accroissement des capacités de production est nécessaire », souligne la direction d’Agronutris.

Actuellement, après avoir mis en place les équipes de maintenance et de fonctions supports pour démarrer les travaux en Qualité, Ressources Humaines et logistique, Agronutris avec un effectif d’une vingtaine de personnes a procédé à la réception et installation des équipements industriels avant de monter en puissance. L’entrée en production sera effective en entre le deuxième et troisième trimestre 2023.

« Dix à vingt recrutements seront encore opérés cette année (technicien Qualité Hygiène Sécurité, Environnement et des conducteurs) et un même contingent en 2024 », prévoit Rafaël Smia, le directeur du site local.

D’ici 2030, l’ambitieuse pépite toulousaine prévoit la création de huit autres usines tout en se déployant à l’international.