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CNPE de Chooz : « 2023 sera l’année du retour à la production ! »

Énergie. Si l’année 2022 a été marquée par l’arrêt des deux réacteurs de la centrale de Chooz, en coulisses, les équipes se sont affairées afin de faire redémarrer au plus vite la structure, dans un contexte énergétique plus que tendu.

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CNPE se trouve dans le Nord des Ardennes et a produit 13,67 TWh d’électricité soit l’équivalent de la consommation de 2,7 millions de foyers français. Cela représente près de 4% de la production nucléaire totale du pays. (Crédit : DR)

Solène Gourion, la directrice de la CNPE de Chooz, fait un point sur l’année particulière 2022 et sur l’année 2023, avec le redémarrage de la centrale.

PAMB : Qu’est-ce qui a été à l’origine de cette année blanche, sans produire d’électricité ?

Solène Gourion : Fin 2021, lors de la réalisation d’examens périodiques non-destructifs sur les circuits auxiliaires du circuit primaire du réacteur n°1, à l’arrêt pour sa 2e visite décennale, des indications de corrosion sous contrainte, (un phénomène touchant des tuyauteries de circuits de sauvegarde) sont apparues. EDF a alors arrêté préventivement les deux réacteurs de la centrale pour procéder à des contrôles et expertises qui ont permis de comprendre que le facteur prépondérant dans l’apparition du phénomène était la géométrie des lignes de tuyauteries.

Quel est malgré tout le rapport d’activités établi l’année passée ?

Si nos unités sont restées à l’arrêt, nos équipes ont été totalement mobilisées pour faire face à cette situation sans précédent. Tout d’abord, sur le traitement de l’aléa de la corrosion sous contrainte afin de comprendre le phénomène, contrôler les soudures, mettre en œuvre de nouveaux moyens de contrôle par ultra-sons, découper et remplacer les portions de tuyauteries concernées. Au total, ce sont 58 mètres linéaires de tuyauteries qui ont été remplacés sur nos deux unités.

Ces opérations de contrôle, de découpe et de réparations, ont mobilisé en moyenne 200 personnes par jour, en permanence sur l’année 2022.

Ensuite, sur nos deux visites partielles, en anticipant nos calendriers de maintenance, en réorganisant nos équipes, en conduisant quelque 10 000 activités, nous nous sommes donné les moyens de réaliser les travaux dans les meilleurs délais, grâce à plus de 2 000 salariés et partenaires industriels mobilisés à Chooz.

Quand est prévu le redémarrage de la centrale ?

À ce jour, les contrôles sur le périmètre défini sont en passe d’être terminés. Il nous reste encore quelques étapes à franchir avant le redémarrage, en toute sureté et sécurité, de nos deux réacteurs. Le réacteur n°2 a été rechargé de son combustible et sera le premier à être remis à la disposition du réseau. Grâce à ce travail quotidien, avec la sûreté comme priorité, la reconnexion au réseau électrique de l’unité numéro 2 est prévue le 27 janvier (date annoncée avant la parution du journal, ndlr) et celle de l’unité numéro, le 28 février prochain.

Solène Gourion
Solène Gourion, la directrice de la CNPE de Chooz (Crédit : PR)

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Qu’attendez-vous de l’exercice 2023 ?

Ce sera l’année du retour à la production ! En 2023 nous n’avons pas d’arrêt programmé pour rechargement du combustible. Nous mettrons à l’arrêt notre unité numéro 2 de juillet à octobre pour procéder à l’échange standard de l’alternateur. Nos deux unités de production seront ensuite pleinement disponibles pour la production de l’hiver 2023-2024.

2023 sera aussi une année de préparation de l’avenir ; nous travaillons déjà à la programmation des activités de nos deux futures visites décennales prévues en 2029 et 2030, des opérations de maintenance particulièrement importantes qui s’anticipent plusieurs années à l’avance.

Combien de salariés et de partenaires compte la centrale ?

Actuellement, 777 salariés EDF travaillent sur la centrale de Chooz, auxquels s’ajoutent un peu plus de 400 salariés permanents d’entreprises partenaires. En 2022, nous avons embauché 50 personnes, sur des postes très variés comme des techniciens et ingénieurs d’exploitation, automaticiens, chimistes, chaudronniers, techniciens en radioprotection...

Les élus ardennais se sont récemment portés candidats à un nouvel EPR à Chooz, qu’en sera-t-il ? Si la décision était prise par le gouvernement de construire des EPR2 à Chooz, nous mettrions tout en œuvre pour préparer le site à accueillir ce projet industriel.