Une nouvelle vie pour la caserne Chanzy
Réhabilitation. Les projets se bousculent pour la Communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne avec notamment la reconversion de l’ancienne caserne militaire Chanzy, située avenue Valmy, à quelques minutes du centre-ville. Une proximité qui a poussé la collectivité à donner une nouvelle vie à ce quartier.
Il ne faut pas se fier aux câbles électriques qui pendent des plafonds, ni à l’odeur de peinture… Le deuxième des trois bâtiments de l’ancienne caserne militaire Chanzy est en passe d’être totalement réhabilité avec une livraison du dernier chantier au 31 décembre.
La première tranche a en effet déjà été livrée avec l’installation de l’INRAP en juin 2022, avec les aides du Fonds Friche, le Fonds FEDER et une partie du CRSD, avec le Fonds FRED, pour un montant d’1,7 M€, sept ans après le départ des militaires du site. Ce bâtiment qui appartient à la Semcha (Société d’Économie Mixte de Châlons-en-Champagne et de l’agglomération châlonnaise) est divisé en trois niveaux.
Si les nouveaux locaux de l’INRAP ont permis de rassembler les différents personnels des services, auparavant disséminés sur plusieurs sites, le premier étage vient d’accueillir quant à lui, en septembre 2023, un des centres d’appels professionnels de la DGFIP de la Marne sur près de 1 000 m2 avec 49 salariés.
120 agents de l’ANDV bientôt installés
Aux deuxième et troisième étages, sur 2 000 m2, prendront place les services de l’Agence Nationale des Données de Voyage, service interministériel à compétence nationale rattaché au ministère de l’Intérieur, pour lequel 120 agents seront amenés à travailler.
« La Ville et l’Agglo de Châlons ont répondu à un Appel à projet de l’État qui souhaitait décentraliser certaines fonctions de ses services. Si nous avons été sélectionnés pour ceux de la DGFIP et de l’Agence Nationale des Données de Voyage dans deux temporalités différentes, ce choix a cependant une vraie cohérence. Ces deux services nécessitant une confidentialité complète, il fallait qu’il y ait une confiance mutuelle à se retrouver dans le même bâtiment », précise Jérôme Mât, Vice-Président en charge du Développement Économique et Durable au sein de Châlons Agglo.
9,5 M€ d’investissement
Au total, 9,5 M€ auront été investis, quasi sur fonds propre par la Semcha pour réhabiliter le bâtiment. « Nous avons tout créé. Dans la première phase des travaux, il ne restait plus que les murs et le toit. Chaque service avait des demandes spécifiques, de par la nature de ses activités », indique Stéphanie Baudry, Directrice générale de la Semcha.
Sur l’emprise totale de la Caserne Chanzy, soit 6 ha, se trouvent également deux autres bâtiments à proximité immédiate et pour lesquels la collectivité a aussi des ambitions. « Dans le deuxième bâtiment, avec une surface équivalente de 4 000 m2, nous avons la volonté de rassembler les directions des services de la Ville et de l’Agglo », détaille Jérôme Mât, livrant aussi une piste, pas encore arrêtée pour le troisième bâtiment, « un musée des Arts du cirque, avec comme idée de récréer un lieu de vie qui serait le reflet de l’identité circacienne de Châlons ». D’ailleurs, le Palc (Pôle national du cirque) a monté dans l’ancienne cour d’honneur un chapiteau d’entraînement, une préfiguration, peut-être, de ce que pourrait être le lieu une fois fini, avec des spectacles ponctuels ou itinérants…
« Une opération à tiroirs »
Les ambitions, en tous cas, ne manquent pas. Car outre ces trois anciens bâtiments qui abritaient jadis la 1re Brigade mécanisée, d’autres projets de réhabilitation sont prévus : « Avec la Semcha, sur l’emprise foncière, un lotissement de 44 pavillons a déjà vu le jour et 43 autres parcelles sont en construction. La réalisation de tout un ensemble d’opérations dans lequel la collectivité s’est lancée est typique d’une opération à tiroirs. On essaie de trouver des solutions pour faire revivre ce site, qui est à proximité immédiate du centre-ville. » Outre les bâtiments, un aménagement d’espaces verts est aussi imaginé pour faire vivre le quartier.
« L’objectif est de renaturer la place afin que le site vive en dehors de son activité économique, pour que les gens se croisent et s’y promènent », explique Stéphanie Baudry. Une implantation de commerces est également en réflexion pour parachever le dynamisme du lieu, « sans que ceux-ci ne viennent faire concurrence à ceux déjà implantés au centre-ville ».