Avec l’AMI lancé par Châlons Agglo, une filière verte à développer
Développement. Châlons Agglo lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dans les secteurs d’activités du recyclage des déchets, de l’approvisionnement durable et du stockage de l’énergie. À la clé, l’implantation de l’entreprise sur une parcelle de 4,5 ha et 1 million d’euros de soutien.
La nouvelle dynamique de la ville de Châlons et de Châlons Agglo, enclenchée depuis le CRSD (contrat de redynamisation de site de défense) suite au départ des militaires en juin 2015, se poursuit avec un développement des activités économiques du territoire. Dernier projet en date, le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour la création ou le développement d’un projet durable et innovant (économie circulaire, fabrication de matériaux biosourcés, stockage de l’énergie). Cet AMI a été développé en collaboration avec La Manufacture des territoires, structure d’appui dont la mission est « d’accompagner les collectivités à se réinventer, mener des projets et développer leur territoire ». « À l’échelle du Grand Est, 1 000 projets ont été recensés. Et tant mieux car c’est une des particularités de la Région qui a un déficit avéré en matière d’ingénierie. Il y a donc de vrais besoins », explique Pierrick Lozé, Directeur de la Maison de la Région Grand Est à Châlons-en-Champagne.
Organisés par Châlons Agglo et animés par la Manufacture des territoires, deux ateliers ont mobilisé une soixantaine d’acteurs économiques, dont une trentaine d’entreprises pour aboutir à ce lancement d’appel à manifestation d’intérêt. « On va déterminer des secteurs d’activité qui nous intéressent, qu’on a partagé avec la Région puisqu’en matière de développement économique, le chef de file a été la Manufacture des territoires dont nous avons saisi l’expérimentation », explique Jérôme Mât, vice-président de Châlons Agglo. « L’objectif est d’être mieux connu et reconnu. On va donc s’adresser directement à des entreprises dans des secteurs identifiés de développement durable, recyclage des déchets, matériaux biosourcés. »
Créer un pôle de l’économie verte
À terme, l’idée est bien de développer un véritable pôle de compétitivité de l’économie verte, « économie de demain ». « Si on peut trouver des entreprises vertueuses qui proposent aux industriels des produits qui ont déjà subi une première transformation en utilisant un minimum d’énergie, on veut que cela se fasse ici », souhaite Jacques Jesson, Président de Châlons Agglo. « Le modèle industriel de demain va être basé sur la réutilisation de matières premières. Nous avons déjà des pépites sur le territoire comme l’entreprise Machaon, qui produit 700T/mois de granulés de polyéthylène de basse densité (LDPE) recyclé (plastique ndlr.). Elle a commencé à moins de 20 salariés, aujourd’hui, ils sont 70. C’est ce modèle là que nous souhaitons poursuivre », fait savoir Jérôme Mât.
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Valorisation des déchets, bio économie et stockage de l’énergie sont ainsi le triptyque sur lequel veut s’appuyer Châlons Agglo, précisant que le territoire ne part pas de zéro en la matière avec des entreprises comme Muance (bloc de béton nouvelle génération), mais aussi avec la Société champenoise d’énergie (SCE) (dont Jérôme Mât est le président) spécialisée dans le stockage d’énergie.
Une parcelle de 4,5 ha et 1 million d’euros d’aides
Les lauréats de l’AMI bénéficieront d’un accompagnement à la carte et individualisé, pendant un an, avec la possibilité de s’installer sur une parcelle de 4,5 hectares, déjà identifiée dans la zone de Saint-Martin sur le Pré / Recy plus un million d’euros d’aides d’investissement ainsi qu’un accompagnement de la conciergerie économique. « Outre toutes ces aides, il y aura un appui au recrutement des salariés avec une définition des formations nécessaires et un accompagnement à aller chercher d’autres financements nécessaires. » 70 entreprises ont d’ores et déjà été « profilées » par le Pôle d’attractivité et de développement économique en plus d’une communication faite aussi bien localement que nationalement.
Les entreprises ont jusqu’au 31 janvier 2023 pour déposer leur candidature qui sera étudiée par un comité en février pour un accompagnement qui démarrera au printemps de l’année prochaine. Ce projet devra respecter quelques critères incontournables comme la création d’au moins une dizaine d’emplois et un processus à vocation industrielle dans le domaine de l’économie verte.