Une activité économique régionale qui marque le pas au début 2022
Economie. Un emploi salarié stable, alors qu’il progresse au niveau national, un chômage qui poursuit sa baisse comme dans l’ensemble du pays, une activité économique qui retrouve en partie ses niveaux de 2019, des créations d’entreprises en baisse et des défaillances à présent en hausse, une fréquentation hôtelière à la peine, voilà les grandes lignes de la Note de conjoncture trimestrielle Grand Est de l’INSEE.
Après quatre trimestres consécutifs de hausse, l’emploi salarié est stable au 1er trimestre 2022, alors qu’il progresse de 0,3% au niveau national. Il est en légère augmentation (+1,6%) entre fin 2019 et mars 2022. Cette croissance est due pour moitié à l’augmentation du nombre d’alternants (salariés en apprentissage). Le Grand Est est la seule région métropolitaine dans laquelle l’emploi ne progresse pas en ce début d’année.
Par grand secteur, l’emploi progresse dans les services marchands (+0,4%) et la construction (+0,2%), il stagne dans l’industrie et baisse dans les services non marchands. Géographiquement, il s’étoffe dans la Meuse, les Ardennes et le Haut-Rhin, il se réduit dans la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Bas-Rhin. L’activité partielle concerne pour ce trimestre 10 000 personnes (plus de 60% dans l’industrie) contre 648 000 en avril 2020.
Un chômage toujours en baisse
Le chômage est toujours en baisse. Dans la catégorie A, il concerne 244 540 personnes et baisse de 5,8% sur un trimestre et de 10,5% depuis le 4e trimestre 2019. Comparativement, le niveau national enregistre pratiquement les mêmes baisses : -5,3% et -10,7%. Tous les départements du Grand Est sont concernés par cette amélioration, de -3,9% dans la Marne et les Ardennes à -6,8% pour la Moselle et -12% pour l’ensemble des jeunes de moins de 25 ans.
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Le taux de chômage régional (7,1%) est identique à celui du niveau national et s’améliore de 0,2% sur un trimestre. Il baisse dans cinq départements : le Haut-Rhin, la Haute-Marne, la Meuse, la Moselle et le Bas-Rhin, il est quasi stable ailleurs. L’éventail des taux départementaux vont de 6% pour la Haute-Marne et le Bas-Rhin à plus de 9% pour l’Aube et les Ardennes. Le Grand Est compte deux des zones d’emploi, Epernay et Haguenau à 4,7%, parmi les moins touchées de France.
L’industrie automobile en souffrance
L’activité économique du Grand Est a globalement retrouvé puis dépassé son niveau de fin 2019. Cette progression (+2,1%) est cependant deux fois moins importante que celle constatée en Métropole. Ce renouveau atteint 5% pour la construction et les services. A contrario, l’industrie, avec de grosses difficultés d’approvisionnement est en retrait sur trois ans de 4,5%. La situation est pire pour l’industrie automobile (-25%). L’agroalimentaire est le seul grand secteur industriel dans lequel le volume de travail dépasse le niveau d’avant-crise (+2,8%).
Les 15 440 créations d’entreprises correspondent à une baisse trimestrielle de 4,8%, mais également à une hausse de 15,7% sur trois ans. Cette baisse trimestrielle contraste avec le niveau national (+1%). Les baisses de créations sont conséquentes pour l’hébergement-restauration (- 16,4%) et l’industrie (-4,1%), les hausses sont de 2,8% pour la construction et de 0,5% pour les services.
Les défaillances d’entreprises en nette hausse
La région a enregistré 2 100 défaillances d’entreprises entre avril 2021 et mars 2022, soit une progression de 9% par rapport au cumul de l’année 2021. L’inversion du recul des défaillances est quasiment comparable au niveau national. Les redressements et liquidations judiciaires progressent dans toute la région et notamment en Meurthe-et-Moselle (+30%), l’Aube (+17%) et la Meuse (+16%). Tous les secteurs sont touchés et principalement l’industrie (+13%) et le commerce (+6%).
La fréquentation des hébergements collectifs perd 15,7% au 1er trimestre 2022 par rapport au même trimestre de 2019. Soit plus de quatre points au-dessus de la baisse nationale. Le Grand Est (-17,9%) est avec l’Ile-de-France (-26%) la région la plus touchée par la désaffection hôtelière (-11% pour la clientèle française et -37% pour la clientèle étrangère). Si les Néerlandais sont plus nombreux, Belges, Allemands et Anglais le sont beaucoup moins, avec des baisses de fréquentation allant 18 à 40%.