Un « AMI » qui veut du bien aux Ardennes
Industrie. Le dispositif « Rebond industriel » est officiellement lancé dans les Ardennes. Un fonds minimum de 2,5 millions d’euros profitera à trois intercommunalités du nord du département.
Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Rebond industriel », les Ardennes et leur filière automobile ont retenu l’attention du ministère de l’Économie. Une partie du territoire bénéficiera de ce dispositif chargé d’accompagner des bassins d’emploi affectés par les récentes mutations et ayant besoin d’une refonte pour ne pas rater la transition vers le véhicule bas carbone (électrique et hydrogène).
Pour faire face à ce défi majeur de réindustrialisation, ce programme est doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros pour six territoires français dont Ardennes Rives de Meuse, Vallées et Plateau d’Ardennes et Ardennes Métropole.
Ce soutien se manifestera sous la forme d’une mission en ingénierie portée par la Banque des Territoires, confiée aux cabinets parisiens Ancoris et June Partners et par des aides aux investissements industriels.
Le préfet Alain Bucquet a présenté la déclinaison de ce projet à différents acteurs économiques (UIMM, Agence Ardennes Développement…) et aux élus lors de la réunion de lancement du comité de pilotage.
Outiller le territoire pour lui assurer un avenir
« Cet AMI a pour enjeu de faciliter la mutation économique de trois intercommunalités, notamment dans la filière des transports, et de concrétiser des projets industriels à fort impact, portés en étroite collaboration avec les acteurs économiques locaux. Ils disposeront pour cela de moyens d’ingénierie, d’une équipe d’experts et d’aides aux financements. Soient des subventions ou des prêts issus d’un fonds de 2,5 millions d’euros déjà sanctuarisé et dédié aux bouclages de projets structurants. D’autres aides publiques peuvent être déployées via des sources de financements complémentaires provenant d’autres guichets d’accompagnement du plan France 2030 », a expliqué Jean-Baptiste Gueusquin, directeur de projet « Territoire d’industrie ».
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La mission des deux cabinets spécialisés, financée par bpifrance pour mettre à disposition de la Vallée de la Meuse leurs experts économiques, durera un peu plus de quatre mois.
Au menu de ces 150 jours d’accompagnement poussé : des rencontres avec les industriels locaux afin d’échanger sur les enjeux prioritaires, faire un diagnostic, recenser les projets industriels s’inscrivant dans la stratégie énoncée, en établir l’expertise financière, technique et immobilière et enfin trouver les bons interlocuteurs pour flécher ces investissements. « Cet apport extérieur qualitatif et opérationnel peut éclairer des réflexions ».
Accélérateur de projets
Du 27 février au 27 avril, Ancoris qui a déjà collecté un certain nombre de renseignements et rédigé un document de synthèse, amènera donc ses compétences et ses moyens en ingénierie pour affiner les projets endogènes existants ou en gestation sur les trois secteurs. En tenant compte des attentes des chefs d’entreprises avec lesquels il agira en complémentarité, en étant facilitateur d’adaptation.
« En faisant émerger des projets, on veut faire en sorte que l’ambition industrielle reste une perspective importante pour les années futures et donne un coup d’accélérateur aux Ardennes. Il faut préparer le territoire de demain », souligne Alain Bucquet avant de cibler une piste possible.
« Dans un département très lié à l’automobile et au moteur thermique, certaines chaines de valeur ont été complètement modifiées chez les sous-traitants qui ont perdu des marchés. Il est donc urgent tout en gardant son identité industrielle de réussir la mutation vers l’électrique et de nouvelles méthodes de fabrication créatrices de valeur et d’emplois comme la neutralité carbone ou l’éolien ».
L’idée étant de faciliter la transition des PME locales tout en contribuant à l’éclosion d’équipements structurants. « Une fois matures, ces projets passeront à l’instruction pour prétendre être éligibles à l’ensemble des dispositifs France 2030. Si on parvient à installer une foisonnante dynamique, ce dispositif peut avoir un effet d’entraînement et rejaillir sur l’ensemble de l’éco-système industriel local en lui permettant d’être résolument tourné vers de nouvelles technologies », ajoute Noël Quipourt, directeur régional adjoint de la DIRECCTE.
« Il faut maintenant s’emparer de ce dispositif pour en tirer tout ce qui peut être positif pour l’avenir économique des Ardennes. » Les différents projets devront être présentés d’ici 2025. Un long travail de fond va donc débuter.