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TCM affirme son identité rurale

Agriculture. Troyes Champagne Métropole compte 532 exploitations et près de 70 % de son territoire en surfaces agricoles.

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Photo de François Baroin
François Baroin a échangé avec les représentants du monde agricole dans une exploitation, Terobio, à Feuges. (Crédit : DR)

Le fait est peu connu, mais sur le territoire de Troyes Champagne Métropole se trouvent 532 exploitants agricoles exploitant 54 215 hectares. D’ailleurs, ces terres agricoles occupent 69 % de la surface de TCM et il faudrait y ajouter 19 % de forêts et milieux naturels pour appréhender les spécificités de ce territoire à dominante rurale.

« Notre agglomération comprend une partie urbaine avec des problématiques de ville et l’élargissement à 81 communes fait que son identité et sa richesse sont désormais à dominante agricole et rurale au sens large », analyse François Baroin. Le président de TCM, à la rencontre des acteurs aubois de la filière agricole à l’occasion d’une visite chez Terobio, à Feuges, a tenu à leur passer quelques messages.

« L’écosystème agricole aubois est un acteur économique absolument indispensable et que nous devons aider et protéger », estime François Baroin. Pour l’élu, les intérêts de l’agglomération et ceux des agriculteurs sont liés. « La réussite de la venue de Clarins a reposé sur une bonne coordination dans la mise à disposition du foncier. Clarins, c’est énorme car dans mon idée, c’est le lancement d’une cosmetic valley à Troyes avec des opportunités nouvelles pour la production agricole locale », estime-t-il encore.

DES OPPORTUNITÉS À SAISIR

Alain Boulard, président de la chambre d’agriculture de l’Aube reconnaît aussi que « les consommateurs de l’agglomération sont une belle opportunité de développement des filières courtes, complémentaires aux filières longues qui sont la spécificité de notre agriculture ». Le territoire de TCM compte d’ailleurs 21 maraîchers dont six en agriculture biologique et une convention sur ce sujet existe entre l’intercommunalité et la chambre d’agriculture.


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De ce point de vue, la démographie positive du bassin de vie est une chance car c’est davantage de population à nourrir. Une évolution positive qui est liée au développement économique et à l’arrivée de nouvelles entreprises. Pour autant, les équilibres doivent être maintenus afin que chacun y trouve son compte.

En substance, il faut évidemment que les acteurs agricoles soient associés aux décisions. « La question est de savoir comment trouver et écrire sur les dix ou quinze années qui viennent le juste équilibre entre la préservation des terres agricoles et le développement économique », note François Baroin. Pour y parvenir, « on ne peut pas imaginer autre chose qu’un consensus anticipé, avec un axe prioritaire, la préservation de notre agriculture ».

Au passage, le président de TCM fustige la politique agricole nationale. « Je suis effaré par le manque d’anticipation des acteurs publics sur la question des néonicotinoïdes, c’est une faute professionnelle » ou encore « l’agriculture française est devenue déficitaire de 6 milliards, on marche sur la tête ! » , s’exclame François Baroin qui veut partir en guerre contre ceux « qui veulent une décroissance en profondeur et qui sont en réalité ultra-minoritaires dans ce pays ».

Pour bien rappeler son attachement au monde agricole, il rappelle aussi son attachement à Jacques Chirac dont le souvenir est toujours très fort, d’autant plus au moment où le salon de l’Agriculture ouvre ses portes.