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Rentrée 2022-2023 : l’URCA face à la crise énergétique

Energie. L’Université de Reims Champagne-Ardenne confirme toutes les ambitions qu’elle nourrit dans les domaines de la bio-économie et de l’environnement. Par ailleurs, pour faire face à la crise énergétique, des solutions vertueuses sont recherchées sans que soient pénalisés les étudiants.

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Rentrée 2022-2023 : l'URCA face à la crise énergétique
De gauche à droite : Marie-Renée De Backer (vice-présidente), Guillaume Gellé (président), Emmanuelle Leclercq (vice-présidente) et Christophe Clément (1er vice-président). (Crédit : J. Rivière)

A l’occasion de la traditionnelle conférence de presse de rentrée de l’Université Reims Champagne-Ardenne, Guillaume Gellé, président de l’établissement, tenait à rappeler qu’en 2022 plus de 30 M€ ont été investis dans les domaines de la bio-économie et de l’environnement. En l’occurrence, il s’agit d’affirmer la position de l’URCA dans ces domaines dont elle devient un acteur incontournable tant sur la scène nationale qu’internationale.

« Si l’URCA est déjà une référence pour ce qui concerne la bio-économie et l’environnement, notre ambition est d’en faire LA référence dans moins de 10 ans », affirme Guillaume Gellé. Ce qui suppose le renforcement des interfaces sur ces activités et la conclusion de partenariats internationaux dans la durée afin d’atteindre la ‘‘masse critique’’ nécessaire. « Nous devons faire émerger l’innovation et donner à des étudiants et des chercheurs étrangers en bio-économie l’envie de venir à Reims. »

Projets structurants

La construction de cette identité est d’ores et déjà l’objet de projets structurants. L’URCA fait ainsi partie de 17 lauréats sélectionnés par l’Etat dans le cadre de l’appel à projets ExcellencES, et bénéficie à ce titre d’un financement de 21,7 millions d’euros sur 10 ans dans le cadre du développement du projet Exebio. Exebio doit permettre la création d’un institut interdisciplinaire en bio-économie durable, leader au niveau européen et international, qui contribuera à apporter des solutions face aux défis environnementaux et sociétaux liés aux transitions écologiques et climatiques.


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Cette identité d’’excellence, c’est aussi le laboratoire Aérolab, qui vient en soutien des politiques publiques de réduction des gaz à effet de serre, de développement de technologies bas-carbone, et d’amélioration de la gestion des déchets. C’est encore une politique tournée vers l’international avec, depuis juin dernier, le partenariat INVEST (INnoVations for rEgional SusTainabilty, en version originale non sous-titrée), qui positionne l’URCA à l’échelle européenne (toujours en bio-économie et environnement), au sein d’un consortium composé de cinq universités européennes, l’URCA s’ajoutant aux quelques 32 établissements français déjà impliqués dans ce type d’alliance.

Enfin, en septembre, l’URCA a signé une déclaration d’intention de coopération transfrontalière - notamment dans le domaine de la bio-économie - avec les régions Wallonie et Grand Est, les universités de Liège, Mons et Aix-la-Chapelle.

Challenge énergie

Plus… prosaïquement, l’année 2022-2023 sera celle d’un important ‘‘challenge énergie’’, pour les raisons que l’on connaît. Malgré 119 bâtiments et quelque 265 000 m2 de patrimoine bâti, Guillaume Gellé n’est pas inquiet sur l’objectif de 10 % d’économie à réaliser. Mais il entend « aller plus loin ». En 2019, le ‘‘coût énergie’’ de l’URCA s’élevait à 3,4 M€. Il était de 3,6 M€ en 2021 et l’estimation 2022 s’élève déjà à 5,1 M€ (et pourrait même être supérieure…). La projection 2023, dans la perspective d’une poursuite de l’augmentation du coût de l’énergie, est déjà de 8,8 M€.

Cependant, « il n’est pas question d’interrompre les activités de l’URCA, ni de mettre les étudiants à distance », assure le président. Il s’agit plutôt de savoir comment être vertueux, par exemple en regroupant les lieux de cours chaque fois que cela est possible, pour ne pas avoir à ouvrir tous les bâtiments. Une vaste réflexion quant aux pistes à étudier est en cours, et les étudiants ont d’ailleurs été mis à contributions par le biais d’une classique ‘‘boîte à idée pour économiser l’énergie’’, laquelle avait recueilli, en moins d’une semaine, près de 700 suggestions !

Il existe d’ailleurs au sein de l’URCA une vraie mobilisation sur les sujets de transition climatique. En 2024, tous les étudiants de Bac+2 disposeront d’un enseignement écologique. Dans l’immédiat, l’URCA compte ‘‘recruter’’ dans ambassadeurs climat dans chaque association étudiante de l’université, afin de mieux assurer la communication autour de tous ces sujets prégnants. D’autre part, Guillaume Gellé a laissé entendre que les locaux de la présidence de l’université, rue Robert Schuman, devrait être inaugurés en fin d’année par la ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche.