Collectivités

Maintien des investissements à hauteur de 36 millions d’euros dans les Ardennes

Budget. L’Assemblée départementale ardennaise s’est réunie en séance plénière pour débattre, dans un contexte budgétaire très contraint, des orientations budgétaires de l’exercice 2023.

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Noël Bourgeois, président du Conseil Départemental des Ardennes
Aux projets du Département, s’ajoutent l’entretien des routes départementales, la rénovation de plusieurs centres d’exploitation routiers et deux nouvelles Maisons des Solidarités (construction à Bogny-sur-Meuse, transfert sur un nouveau site à Vouziers). (Crédit : P. Rémy)

« En raison d’un certain nombre de mesures nouvelles imposées par l’Etat sans concertation préalable avec notre collectivité, à savoir l’augmentation des services d’aide à domicile, du SMIC, du RSA et du point d’indice de la fonction publique, c’est dans un contexte très tendu que nous ouvrons les débats », tranche d’entrée de séance Noël Bourgeois, président du Conseil départemental des Ardennes. « Car pratiquement sans compensation financière hormis une somme de 700 000 euros, l’impact financier très lourd de ces augmentations sur notre budget représente une dépense supplémentaire de 9 millions d’euros en 2022 et 14 millions d’euros en 2023. L’Etat continue donc de nous faire les poches », poursuit-il, sans mâcher ses mots.

Tel est le cadre dressé par Noël Bourgeois pour résumer une situation très compliquée dénonçant une absence de contrôle sur une certain nombre de paramètres dont le pouvoir fiscal. Ce constat s’ajoute à la hausse du coût de l’énergie (1,9 million d’euros pour faire face à ces dépenses dont 450 000 euros pour les collèges) et des matières premières débouchant sur des dépenses supplémentaires dans l’entretien des bâtiments (de 2,9 à 5 millions d’euros) et de la voirie.


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Voilà pourquoi le président du conseil départemental multiplie les interventions en haut lieu pour obtenir d’urgence « la mise en œuvre d’une véritable répartition afin de faire face à la situation particulièrement dégradée des Ardennes et d’autres départements ». Et d’expliquer la teneur de cette disparité : « Nous sommes à la 95e place au classement des droits de mutation à titre onéreux en touchant 79 € par habitant contre une moyenne nationale de 246 € et de 599 € à Paris ». En ajoutant : « Il est donc temps que l’Etat prenne conscience du problème sans quoi je ne donne pas cher de l’avenir de notre département qui cumule déjà des handicaps comme un taux de chômage supérieur de 2 points aux moyennes régionale et nationale et un taux de pauvreté supérieur de 4%. »

Des projets d’envergure malgré tout

Malgré ces différentes problématiques l’obligeant à faire « des économies à toutes les échelles », le Conseil départemental des Ardennes va tout faire pour éviter une nouvelle détérioration de son épargne nette, négative de 8,4 millions d’euros au budget primitif 2022, même s’il lui faudra faire preuve de rigueur « en étant très attentif à une masse salariale de 83 millions d’euros pour 1 300 agents et 350 assistants familiaux ». Parmi les projets structurants figurant dans le cadre des orientations budgétaires figurent : la poursuite des études concernant deux nouveaux collèges à la Ronde-Couture à Charleville-Mézières et à Monthermé, la poursuite du déploiement du plan numérique des collèges (8 millions d’euros), la création à Bazeilles d’une Maison Sport Handicap Santé, la réalisation d’une nouvelle base de loisirs à Bairon, l’achèvement des 55 derniers kilomètres de la voie verte Sud Ardennes (6 millions d’euros) dont l’ouverture est prévue en juin 2023.

Mais aussi la mise en place d’un chèque mobilité pour faciliter le retour à l’emploi et l’ouverture d’un bus itinérant pour la Protection Maternelle Infantile. L’exercice budgétaire 2023 s’annonce donc particulièrement délicat mais le CD08 peut cependant s’appuyer sur les mesures volontaristes de maîtrise des dépenses de fonctionnement menées depuis 2018 qui ont permis un désendettement massif de 50 M€ en quatre ans et un accroissement des investissements, en particulier sur la voirie départementale, avec des crédits multipliés par cinq en quatre ans.