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Les exportations régionales à l’honneur du tableau de bord 2022 du CESER

CESER. Des exportations à un niveau record, mais avec une baisse de la balance commerciale, des indicateurs économiques plutôt satisfaisants, avec un emploi qui se maintient, même si la situation des jeunes face aux chômage stagne, des carnets de commandes en petite forme… Le tableau de bord 2022 du CESER est plutôt encourageant.

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Marie-Claude Briet-Clémont et Jean-Paul Nollet
Marie-Claude Briet-Clémont, Présidente du CESER Grand Est et Jean-Paul Nollet, Président du groupe de travail, lors de la présentation du 19e tableau de bord. (Crédit : GD)

Pour le CESER Grand Est, dans un contexte national de pire déficit commercial (-163 Md€) et d’inflexion de la consommation des ménages, les indicateurs économiques et sociaux de la région conservent une orientation positive sur fond d’avenir incertain.

Son indicateur global de conjoncture synthétique est passé de 107,6 en 2017 à 111,7 en septembre 2022, loin de la chute d’avril 2020 (90,2). Le tableau de bord du CESER prend en compte l’activité économique, l’emploi, le chômage et la précarité ainsi que l’environnement transfrontalier.

Les exportations, entre autres critères de l’activité économique suivis par le CESER, passent de 66,5 à 72,5 Md€ en un an, soit une progression de 9% sur la période d’avant crise. Cependant, dans un contexte de hausse supérieure des importations (+19%) aux exportations (+13%), la balance commerciale positive est en baisse : 3,3 Md€, contre 6,3 Md€ en 2021.

À l’échelon des départements, les plus fortes hausses des exportations appartiennent à la Marne (+26%) et aux Ardennes (+32%). Le Grand Est et l’Occitanie sont les deux seules régions françaises à présenter un solde commercial positif en 2022.

Une balance de 7 Md€ positive pour l’agriculture et l’agroalimentaire

Sur les quatre derniers trimestres, le Grand Est affiche un nouveau record pour ses exportations agricoles et agroalimentaires, avec 11,8 Md€ contre une moyenne annuelle de 9 Md€ avant la crise. Cette progression de 23,5% est supérieure à celle du niveau national (20,2%).


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La balance positive du secteur atteint 6,9 Md€ avec des exportations marnaises qui couvrent 43% de l’ensemble du Grand Est et qui augmentent d’un tiers sur un an. Hors la Haute-Marne et l’Aube, les exportations des autres départements régionaux sont en hausse, dont la Moselle (+42%), les Ardennes (3%) et la Marne (32%). Derrière les 43% de la Marne figurent les 19% du Bas-Rhin et les 10% de la Moselle.

Des capacités de production utilisée au ¾ et des carnets de commandes en baisse

Le taux d’utilisation des capacités de production (78%) a retrouvé son niveau d’avant crise en 2021, avant de reculer à nouveau à 75% au début 2023. L’enquête menée auprès des chefs d’entreprise révèle une atténuation des difficultés d’approvisionnement et de recrutement, avec des marges qui se dégradent, compte tenu des prix de l’énergie et du transport.

Dans ce contexte compliqué, l’emploi reste bien orienté dans le Grand Est. Il augmente de 1,2% dans le privé en région, contre 1,9% au niveau national. Les progressions les plus remarquables sont recensés dans le nord-ouest de la région : Epernay, Reims, Charleville-Mézières et également en Alsace et dans le sillon lorrain.

L’emploi recule dans les bassins de Romilly-sur-Seine et Troyes. Par secteur, sur les près de 18 000 créées en 2022, 95% relèvent du secteur des services et 6% de l’industrie. Le commerce perd des emplois. Le travail intérimaire qui avait compté jusqu’à 72 400 embauches au début 2022 est redescendu à 68 000 à fin 2022.

Le chômage, stabilisé après la crise à hauteur de 7,8% oscille comme au niveau national aux alentours de 7,1 à 7,2%, son plus bas niveau depuis 2018. Les forts contrastes infrarégionaux persistent, de 11,1% pour Forbach ou 10,1% pour Charleville-Mézières à 4,4 et 4,7% pour les bassins de Sélestat et d’Epernay. En deux ans, le Grand Est comptabilise 50 000 demandeurs d’emploi en moins.

Les 414 730 demandeurs des catégories ABC correspondent au plus faible contingent depuis 2013. La baisse des inscrits à Pôle Emploi (-5,9%) s’inscrit dans la continuité du bilan 2021, avec une amplitude meilleure qu’au niveau national (-5,2%). Sources : Douanes, Banque de France, INSEE, ACOSS, Urssaf, Pôle Emploi