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Les élus ardennais votent un budget contraint mais équilibré

Budget. Le Conseil départemental des Ardennes va limiter les coûts de fonctionnement pour réaliser 35,4 millions d’euros d’investissements et limiter son épargne nette négative.

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NoëI Bourgeois
Pour NoëI Bourgeois, « il est urgent qu’au plus haut niveau de l’Etat, on prenne conscience des difficultés de département comme le nôtre qui ne peut plus investir sans emprunter (28 M€) ».

Compte-tenu du contexte de crise et de restriction qui pèsent sur les charges des collectivités de manière directe ou indirecte en affectant ses finances, le Conseil départemental des Ardennes n’a pas eu une tâche facile pour équilibrer son budget à hauteur de 394,4 millions d’euros (hors gestion active de la dette).

Près de 210 millions d’euros pour les dépenses sociales

« Malgré toutes ces contraintes, ce budget primitif, pas évident à monter, correspond en tout point aux orientations exprimées. Nous tenons les objectifs fixés : ne pas aggraver l’épargne nette négative restée à moins 8,5 millions d’euros, ne pas toucher aux actions volontaires constituant un volume de plus de 5 millions d’euros tout en maintenant les investissements à hauteur de 35,4 millions d’euros. Un bel exploit dans le contexte compliqué que nous connaissons, car ce budget tient tout de même la route », résume Noël Bourgeois, le président du Conseil départemental des Ardennes.

Noël Bourgeois a rappelé que le train de mesures sociales pris par le gouvernement avec les augmentations du Smic, du point d’indice des agents et des services d’aide à la personne, même si elles s’avèrent être de bonnes dispositions, « plombe néanmoins les finances car c’est le Département qui met la main au porte-monnaie. L’État nous impose une somme de 14 M€ supplémentaires avec à peine 2 M€ de compensations. Soit une dépense nette de 12 M€ sur l’exercice 2023, s’ajoutant aux 40 M€ de reste à charge non compensé pour le RSA, l’APAH et la PCH car on répond bien à nos obligations en matière de politique sociale ».


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Et d’ajouter : « On a beau serrer les boulons en permanence en matière de fonctionnement, nos ressources sont faibles d’autant que s’ajoutent à cela le gel de la Dotation globale de fonctionnement et la suppression d’une partie de la fiscalité locale. Et quand vous enlevez sur un budget de fonctionnement de 337 M€, 210 M€ consacrés aux actions de solidarité (dont 110 M€ pour les allocations individuelles de solidarité et 63 M€ au titre du RSA), 90 M€ de masse salariale, 25 M€ pour l’annuité de la dette et notre contribution au SDIS (6,2 M€), il vous reste peu de marges de manœuvres », martèle l’élu en préambule de la séance en précisant que l’emprunt s’élèverait à 28 M€.

Accumulation de nombreux handicaps

D’autant que le Conseil départemental s’est imposé une certaine rigueur depuis 2018 en s’engageant dans une démarche de désendettement avec une baisse de l’encours de la dette de 50 M€. « Il est grand temps que l’Etat tienne compte de cette situation, sinon je ne donne pas cher de notre peau. Une péréquation doit être mise en place pour venir en aide à notre département qui cumule les handicaps. Avec 740 euros par habitant, nous sommes le septième département de France à verser le plus d’allocations sociales avec en plus un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et des revenus par habitant parmi les plus faibles. Sans parler des dotations de l’Etat qui nous classent au 82e rang », souligne Noël Bourgeois qui rencontrera Gérard Larcher, le président du Sénat, le 21 décembre prochain. Les principales opérations menées en 2023 seront accordées pour la voirie et le patrimoine routier (9,5 M€), aux bâtiments (8M€), aux bâtiments et sites départementaux (8 M€), aux voies vertes (5,8 M€), à l’entretien des bâtiments (5 M€), aux ouvrages d’art (1,5 M€), à la maintenance des engins et matériels de la collectivité (1 M€) ainsi qu’aux actions volontaires (5 M€).