Collectivités

Le patrimoine rémois porté par un mécénat local au bilan flatteur

Mécénat. 4,2 millions d’euros récoltés depuis 2010, 112 projets, 229 entreprises mécènes, 500 particuliers mécènes, la Ville de Reims retrouve, après deux années d’interruption, sa rencontre annuelle avec les partenaires de sa Mission mécénat, première initiative en France à l’époque de sa création.

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Arnaud Robinet, Maire de Reims, et Pierre Possémé, Fondation du Patrimoine
Arnaud Robinet, Maire de Reims, et Pierre Possémé, Fondation du Patrimoine, lancent la collecte en faveur de la rénovation de la fontaine des Carmes. (Crédit : DR)

Le mécénat initié par la Ville de Reims repose sur cinq idées : augmenter la participation des acteurs privés à la vie de la cité, favoriser l’extension d’une culture du mécénat sur le territoire, assurer la cohérence, la transparence et la visibilité des partenariats des entreprises avec la collectivité, fédérer les mécènes autour de projets d’intérêt général et accompagner les entreprises dans leurs démarches de mécénat.


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Entre rétrospective et projets, c’est l’histoire du patrimoine et son intérêt contemporain que le Maire de Reims, évoquant les métiers d’art et leur participation à la sauvegarde de ce patrimoine local, met en avant : « En vérité, la transmission aux jeunes générations, c’est bien le point commun de vos itinéraires respectifs et de vos vies, de vos différentes actions qui continuent d’enrichir et de magnifier notre patrimoine, c’est cela les valeurs de l’humanisme et de l’altruisme qui vous animent au plus profond de vous et qu’il convient de saluer ».

Côté bilan et pour l’essentiel le mécénat de la Ville de Reims affiche la rénovation de la fontaine Subé, un projet à 650 000 euros quasi intégralement financé par les mécènes (37 entreprises et 96 particuliers), la première phase de la sauvegarde de la Porte Mars, un chantier de 800 000 euros, assumé par 219 000 euros de mécénat (15 entreprises et 97 particuliers), la rénovation de l’église Saint-Maurice, avec 73 000 euros de mécénat sur un chantier de 300 000 euros, la mise en lumière du patrimoine de l’UNESCO (cathédrale Notre-Dame et basilique Saint-Remi), une réalisation de 209 000 euros portée par huit entreprises mécènes, ou encore la sauvegarde de la statue du comte Drouet d’Erlon, une réalisation de 100 000 euros portée par un mécénat de 57 000 euros (4 entreprises et 62 particuliers).

Les chantiers du futur dès 2022

Mission accomplie : le mécénat couvre bien au-delà des 20% du coût des travaux qu’il s’était imposé, plus de 80% des mécènes sur les projets locaux de sauvegarde du patrimoine sont des Rémois. Du côté des chantiers ouverts dès cette année, la deuxième phase des travaux de la Porte Mars (un budget de 1,7 M€, jusqu’ici renforcé par un mécénat de 293 000 euros), la restauration des dix tapisseries de la vie de Saint Remi (250 000 euros, en partie couverts par 157 000 euros de mécénat), la fontaine des Carmes de la rue du Barbâtre, le soutien événementiel (Un été à Reims, Reims Activ’été, la Semaine bleue, les Petits biscuits), l’accompagnement de l’Epicerie Sociale et Solidaire. Du côté des études : la restauration de la Porte Bazée, une des portes romaines de Reims et la rénovation des vitraux de la basilique Saint-Remi.

Le patrimoine de demain est en gestation et Arnaud Robinet ne l’a pas éludé, citant, après le chantier du musée des Beaux-Arts dessiné par le Portugais Francisco Aires Mateus, et celui du Palais du Taux, tous deux aboutis en 2025, le nouveau campus Neoma du cabinet d’architectes Henning-Larsen, la future ESAD signée par le Français Jean-Pierre Lott, la résidence Eisenhower pour le groupe EPI, œuvre de François Chatillon, Prix Europa Nostra pour la rénovation des Halles du Boulingrin, sans oublier Marc Mimram pour le complexe aqualudique ou Jean-Michel Wilmotte pour l’Arena.

Qu’on le rénove ou qu’on le construise, le patrimoine est un axe fort de la Ville de Reims, voilà pour le message d’une soirée de remerciements aux mécènes, privés ou publics : « Si la culture, conclut le Maire de Reims, est en quelque sorte le liant de l’ensemble de ces initiatives et de ces démarches, aux futures générations nous nous devons aussi de léguer une planète vivable et vivante ».