Le Grand Est met les moyens pour le développement des mobilités
Mobilités. Près de 1,2 Md€ pour un service de qualité aux usagers du train, 358 M€ pour la modernisation du réseau régional de voyageurs, 29 M€ pour le développement de l’intermodalité des transports et 102 M€ pour le développement des grands réseaux de transports, avec près de 1,7 Md€ le budget 2024 des mobilités du Grand Est atteint un sommet. Sans oublier 1,4 Md€ au titre du CPER Etat-Région sur dix ans.
Le secteur des mobilités ne cesse de croître. Avec un montant de 1 676 M€ (1,08 Md€ en fonctionnement et 592,4 Md€ en investissement), il représente 37% du Budget Primitif de la Région, un taux inégalé dans les budgets des régions métropolitaines. La Région justifie l’ampleur de ce budget : un rééquilibrage des relations avec la SNCF (nouveau contrat, futurs SERM des express régionaux), et le renforcement de la SPL Mobilités (transfert de matériels roulants et maîtrise d’ouvrage pour un atelier de maintenance). S’ajoute conjoncturellement la première année de la mise en œuvre du volet mobilités 2023-2027 du nouveau Contrat de Plan Etat-Région.
Plus de 882 M€ pour le service régional des voyageurs
La Région engage 882,8 M€ dans la mise en œuvre du service régional de transport des voyageurs. Le nouveau contrat avec SNCF s’étale sur dix ans (2024-2033), il témoigne d’une qualité de service comme élément fondamental, avec un renforcement des exigences de la Région. Il vise une augmentation de l’offre et donc des recettes de l’ordre de 25%. En ce qui concerne l’engagement pour un service régional de transport routier interurbain et scolaire, la Région engage près de 303 M€. Cette politique s’adresse aux transports routiers utilisés par 186 000 élèves et 40 000 usagers commerciaux.
347,1 M€ vont permettre l’entretien et des acquisitions dans le parc ferroviaire. Dans cette enveloppe figure 123 M€ du programme d’acquisition de 30 trains Régiolis transfrontaliers, 88 M€ pour la régénération de rames et 12 M€ pour les ateliers de maintenance de Strasbourg et de Metz. Parallèlement à ces investissements, 10,6 M€ sont attribués à l’accessibilité de ces transports par les personnes à mobilité réduite.
59 M€ pour le développement du réseau ferroviaire
Le développement du réseau ferroviaire régional va bénéficier de près de 59 M€. Il s’agit pour l’essentiel des lignes de desserte fine du territoire. Le développement des infrastructures routières va bénéficier de 13,4 M€. Dans cette enveloppe figure les premiers travaux sur la RN4, dans le secteur de Saint-Dizier et de l’A31 dans le secteur de Nancy. Le réseau ferroviaire fret devrait bénéficier de 12,3 M€. Plus de 6,3 M€, dont 55% en fonctionnement, vont être consacrés pour le soutien et le développement des plateformes aéroportuaires, Strasbourg Entzheim, Metz Nancy Lorraine et Vatry.
En 2024, la Région attend l’évaluation de la politique aéroportuaire régionale de la Chambre régionale des comptes. Les mobilités incluent le Plan vélo régional. Près de 10 M€ en investissement et 0,9M€ en fonctionnement accompagnent ce Plan en 2024 qui concerne les infrastructures cyclables, les dispositifs d’aide à l’achat de vélos spécifiques ou la mise à disposition à la sortie des gares.
Le contrat 2024-2033 entre la SNCF et la Région
Le Transport Express Régional sur des nouveaux rails pour dix ans, c’est la substance du nouveau contrat signé entre la Région et SNCF Voyageurs, sur une double base : la qualité de service et l’augmentation de l’offre, avec en arrière-plan l’ouverture à la concurrence, d’ici à 2033, sur certaines lignes du Grand Est. Après une augmentation continue de l’offre depuis 2016, le nombre de trains circulant chaque jour étant passé de 1 530 à 1891, la Région entend poursuivre sa politique d’offre ferroviaire et notamment sur les lignes de proximité.
Sur la qualité des services, la Région devient plus exigeante en instaurant un système de pénalités incitatif pour garantir l’engagement de la SNCF. Ainsi, le taux de régularité à 5 minutes et 59 secondes est remplacé par un taux de conformité à 2 minutes et 59 secondes. Pour donner plus de moyens à la SNCF, la Région s’engage à investir 10 millions d’euros sur des opérations concrètes comme l’achat de rames de réserve ou le financement d’outils de maintenance afin de limiter les temps d’immobilisation.
Un système de bonus-malus devrait régler le respect des engagements pris avec des pénalités possibles multipliées par dix. Le nouveau contrat implique un changement de modèle. Les recettes seront directement versées à la Région qui rétribue ensuite SNCF Voyageurs pour couvrir l’ensemble des coûts, dont ceux de l’énergie et des matières premières. Sur toute la durée du contrat, la Région s’engage à investir 1,2 Md€ dans le développement du ferroviaire, dont 1 Md€ dédié à l’acquisition et à la modernisation du matériel roulant.
1,4 Md€ pour le Contrat Etat Région
Parallèlement au BP 2024, le nouveau CPER, Contrat de Plan Etat Région 2023-2027, signé en décembre dernier, mobilise 1,4 Md€ à parité entre l’Etat et le Grand Est en faveur des mobilités, avec des investissements sans précédents sur les territoires de la région. En rappelant que le Grand Est est la première région, hors Ile-de-France, pour le nombre de TER et la première région pour le réseau de lignes destinées uniquement au fret et également la première région à s’engager sur les SERM, Services Express Réseau Métropolitain, ce CPER entre autres financements consacre 850 M€ pour un ensemble de projets ferroviaires, 650 M€ pour les SERM, 330 M€ pour le réseau routier, 136 M€ pour le fluvial, 95 M€ pour le Plan vélo et 75 M€ pour le portuaire.
Sur le territoire de la Marne, ce CPER va permettre la remise en état de deux lignes de fret capillaire, les études et aménagement des gares SERM de Reims, la modernisation de la ligne ferroviaire Reims-Fismes et la finalisation de la mise à 2X2 voies de la RN44 entre Moncetz et Châlons-en-Champagne. Enfin pour ce tour non exhaustif des engagements du Grand Est en faveur des mobilités, comment ne pas évoquer les 320 M€ mis sur le seconde phase l’électrification de la ligne 4 Paris-Troyes-Mulhouse, sur les 56 km entre Nogent et Troyes. Un chantier d’étape qui devrait aboutir en 2028.