Collectivités

Les collectivités réorganisent leurs offres de mobilité

Mobilité. Poussées par les exigences de transition énergétique ainsi que par les nouveaux usages en matière de déplacement des riverains, les collectivités transforment leurs offres de mobilité. Transports en commun élargis, à la demande, bus à haut niveau de service, co-voiturage, développement des pistes cyclables, location de vélos, parking relais… La ville de demain se veut plus verte et apaisée.

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Photo d'un arrêt de tramway à Reims
L’offre de mobilité, désormais réunie sous la bannière Transdev Grand Reims proposera des services très élargis. (Crédit : ND)

C’est un plan qui s’étale sur deux années. Pour la Ville de Reims ainsi que les 142 communes qui l’entourent, la mobilité en 2025 aura un nouveau visage, avec une offre de service totalement revue et renforcée, en accord avec les exigences de transition énergétique de demain et afin de « proposer une offre de transport à 1 km de chacun des habitants du Grand Reims », selon la volonté de sa présidente Catherine Vautrin. Première étape de ce grand changement, la dénonciation du contrat avec la société MARS aboutissant à une indemnité de résiliation de 650 000 € (soit 5,4% de la demande initiale de MARS et au rachat des biens nécessaires à l’exploitation du réseau, à hauteur de 21,6 M€ (voir PAMB 8052)).

Depuis le 1er janvier 2024, les transports publics du Grand Reims sont donc gérés par TRANSDEV Grand Reims. « C’est une nouvelle offre qui s’applique désormais aux 143 communes du Grand Reims là où auparavant, seulement 16 communes étaient concernées », indique Patrick Bedek, vice-président en charge du Transport et des mobilités.

Trois phases de développement

Cette offre va se diviser en trois phases. La première a démarré au 1er janvier avec la mise en place du Transport à la demande (TAD) dans trois zones d’activités : Pomacle / Bazancourt ; Farman / Croix-Blandin et Saint-Brice-Courcelles / La Neuvillette. « Par principe, ces lignes sont ouvertes à tout le monde, mais elles s’adressent plus particulièrement aux personnes qui travaillent dans ces zones avec des horaires atypiques, très tôt le matin ou tard le soir, puisqu’elles ont une amplitude horaire de 5h du matin à minuit », précise l’élu.

L’avantage du nouveau TAD est qu’il est possible de réserver jusqu’à 30 minutes à l’avance, sur l’application mobile MyMobi ou par téléphone au 0 805 950 300 et via Internet sur le site www.champagne-mobilites.fr.

Deuxième offre à la demande, celle de nuit, pour les noctambules aussi bien que pour les travailleurs, comme ceux du CHU.

« Ce TAD concerne les zones de vie nocturne ou celles où les travailleurs de nuit sont nombreux comme au CHU. Il fonctionne jusqu’à 5h du matin en semaine et 8h le dimanche. Pour faire connaître ce service, une présentation a été faite aux acteurs de la nuit, avec l’UMIH pour qu’ils diffusent auprès de leurs clients cette solution », fait savoir Patrick Bedek.

Troisième évolution en ce début d’année, une fréquence accrue des trams en partance de Champagne TGV (Bezannes), avec un tram toutes les 10 minutes au lieu de 22 auparavant. « Nous sommes dans une zone qui se développe beaucoup, avec le pôle de la clinique ainsi que toutes les installations d’entreprises, il fallait coller au plus près des besoins. »

La deuxième phase démarrera en septembre 2024 et concernera 7 lignes express qui vont desservir les communes du Grand Reims. « C’est une des grandes nouveautés de l’offre de Grand Reims Mobilités. Là où il n’y avait aucun transport sauf pour les scolaires, les lignes express passeront toutes les 45 minutes à un arrêt de bus dédié », précise Laurent Py, Directeur des Mobilités au Grand Reims. Ce fort développement correspond à une augmentation de + 291 % de l’offre de transport en secteur rural par rapport à l’offre existante. Autre changement à partir de septembre, le Transport à la demande de proximité cette fois-ci, rendra possible le déplacement entre communes rurales au sein d’une même zone.

Au total, cinq zones ont été définies, correspondant à une aire d’attractivité commune. « Toutes ces offres seront réunies au sein d’un même abonnement, celui de Reims Mobilités avec une tarification unique pour l’ensemble du réseau urbain et non urbain ainsi que le covoiturage et une tarification intégrée avec le TER », souligne Laurent Py.

Concernant l’offre de mobilité douce, en plus des 45 stations ZebullO, à partir d’avril 2024, des vélos seront disponibles à la location, à la semaine ou au mois au sein de la nouvelle boutique Grand Reims Mobilités qui ouvrira sur le parvis de la Gare Reims Centre. « La grande différence est que l’usager pourra garder le vélo sur cette période et le ramener chez lui ou au travail et non à des bornes comme c’est le cas pour les vélos en libre service. » 11 voies réservées aux vélos sont aussi en cours de création. Idem pour relier les 143 communes, 350 km de voies cyclables sont prévues, en collaboration avec le Département.

La troisième phase, enfin, concernera la mise en place des lignes à haut niveau de service (LHNS), au nombre de deux pour commencer. « Les bus à haut niveau de service circuleront majoritairement sur des voies réservées, conçues pour ce moyen de transport. Avec des passages fréquents d’environ toutes les 7 minutes en heure de pointe et 9 minutes en heure creuse », détaille le Directeur des Mobilités. Les lignes passeront par la Voie des Sacres, qui deviendra sur 1,5 km, inaccessible aux voitures sauf pour les riverains.

« En site urbain, la mise en service de BHNS permettra de proposer une desserte beaucoup plus dense, assortie d’un arrêt tous les 400 à 500 m. Les BHNS se substitueront aux lignes existantes actuellement », explique Patrick Bedek. Tous ces nouveaux services seront assortis de la création de parkings relais autour de la ville.

Le nouveau contrat de concession est donc l’occasion d’élargir les services et le périmètre de l’offre de transport, regroupés au sein d’un même abonnement intégré et unique, y compris l’offre de TER. « Les gens vont très vite comprendre toutes les solutions possibles et prendre celle qui correspond le mieux à leur besoin », estime Patrick Bedeck.

Châlons Agglo un diptyque mobilité douce et transports en commun

Concernant la mobilité, deux axes principaux ont été définis par la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne. Le premier concerne les transports en commun (SITAC) et la poursuite de la volonté de transition écologique grâce au renouvellement du parc d’autobus. Un véhicule neuf hybride a ainsi été commandé. Il devrait rejoindre l’exploitation du réseau SITAC au début du deuxième trimestre 2024. Châlons agglo compte aussi poursuivre le développement de son offre de service au plus près des besoins des usagers. Ainsi, depuis le 1er décembre 2023, le réseau SITAC propose une offre enrichie sur la ligne 1 avec 40% de bus supplémentaires qui se traduit par un bus toutes les 15 minutes en semaine (de 6h à 21h30), des correspondances en plus ainsi qu’une offre gare / centre-ville augmentée avec une liaison toutes les 8 min par semaine.

Le deuxième axe concerne les mobilités douces. 2023 aura ainsi été une année préparatoire qui permettra en 2024, la réalisation de deux projets importants :

La continuité cyclable entre Châlons-en-Champagne, Fagnières et Saint-Gibrien ainsi qu’une piste cyclable bidirectionnelle, Avenue Jacques Simon à Saint-Memmie, en partenariat avec les travaux de requalification de l’avenue portée par la Ville de St Memmie. 2023 a également été l’année des premières études concrètes concernant la réalisation de la voie verte entre Mourmelon-le-Grand et Mourmelon-le-Petit avec l’étude de faisabilité. Les études se poursuivront en 2024 afin que ce projet puisse se concrétiser en 2025.