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Le budget 2024 des Hauts-de-France en faveur des transports

Budget. Le Conseil régional a adopté fin décembre son budget pour 2024. Il se monte à 4,6 milliards d’euros. Les dépenses de fonctionnement restent à peu près stables. Celles d’investissement sont en forte hausse, notamment pour les transports ferroviaires, à commencer par les rames de TER. Ceci au prix d’un endettement accru, en dépit de taux élevés.

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Déclaration du budget
(Crédit : Shutterstock)

Le budget de la Région Hauts-de-France est à n’en pas douter un exercice d’équilibrisme, encore plus en 2024 que les années précédentes. Le Conseil régional s’est efforcé de bâtir un « budget réaliste, maîtrisé et ambitieux », selon le vice-président chargé des finances, Jean-Pierre Bataille, en dépit d’une conjonction de facteurs défavorables, comme l’inflation des prix, notamment ceux de l’énergie, et la hausse des taux d’intérêt, qui affectent les emprunts.

Le budget régional présente des dépenses de fonctionnement à hauteur de 2,727 milliards d’euros, en baisse de 31 millions. La poursuite d’une politique active de maîtrise des coûts de l’énergie, dont la hausse s’est par ailleurs ralentie, se solde par une économie d’environ 30 millions d’euros. Celle-ci a permis de compenser la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires territoriaux.

Priorité au chemin de fer

Les dépenses d’investissement, quant à elles, atteignent 1,892 milliard d’euros, en hausse de 439 millions d’euros. C’est dû en bonne partie à un opportun transfert d’actifs dans les transports ferroviaires, qui est la clé d’une politique dynamique dans ce secteur. Christophe Coulon, élu axonais et vice-président en charge des Transports, se réjouit d’un « budget exceptionnel ». Au total, il se monte à près de 1,7 milliard d’euros, dont 931 millions en fonctionnement et 746 millions en investissements. Ceux-ci vont engendrer en priorité une amélioration rapide de la disponibilité des rames de TER.

Les autres postes importants

L’autre poste important du budget, du fait même des compétences de la Région, c’est celui de l’enseignement, avec la formation professionnelle et l’apprentissage. Ses 981 millions d’euros de fonctionnement sont le premier poste de dépense de la Région. Les 213 millions d’investissement servent surtout à la maintenance et la rénovation des bâtiments, notamment à leur isolation thermique. Une ligne budgétaire de 10 millions d’euros a été votée pour améliorer et compléter la vidéosurveillance autour des lycées. Il s’agit évidemment de répondre aux inquiétudes des élèves et leurs familles suscitées par le drame du lycée d’Arras en octobre dernier.

Face aux inondations catastrophiques de novembre et décembre dans les Hauts-de-France, le Conseil régional a acté la prolongation de son Fonds d’intervention inondations tempête (FIIT) qui soutient les communes et les communautés de communes et complète l’assistance organisée par les départements. Elle a aussi mis en place une aide pour les entrepreneurs et les agriculteurs touchés. L’opposition de gauche a dénoncé de son côté un défaut de prise en compte de l’urgence climatique dans la région, qui aurait aggravé les effets de ces inondations. Pour leur part les élus écologistes ont fait leur miel d’une subvention renouvelée à l’association Stop-Eolienne.

Le casse-tête de la dette

Côté recettes, les ressources fiscales des Régions sont disparates et échappent pour la plupart à leur contrôle. Jean-Pierre Bataille souligne la parcimonie de l’Etat à l’égard des Régions. Mais il ne met guère en lumière la mobilisation durable des fonds européens.

Côté fonctionnement, ceux-ci représentent pas moins de 183 millions d’euros en fonctionnement et, surtout, près de 400 millions en investissement, soit 22 % du montant global investi. C’est évidemment insuffisant au regard des ambitions de la Région, qui a donc recours à l’emprunt. En 2024, ce dernier représentera un total de 493 millions d’euros. Si l’on retire les 189 millions de remboursement en capital, il y a plus de 300 millions qui vont s’ajouter aux 3,2 milliards d’endettement de la collectivité, alors que les taux de crédit demeurent élevés.

Ce qui entrainera une charge supplémentaire de 30 millions d’euros. Le critère retenu pour juger si les finances d’une région peuvent supporter son endettement est la Capacité de désendettement (CDD). Il y a situation alarmante dès que celle-ci dépasse les 9 ans. Celle des Hauts-de-France dépassera les 14 ans. Mais la collectivité s’est engagée à ramener sa CDD en-dessous de 9 ans d’ici 2027.