Collectivités

La « Milo » a fêté ses 30 ans

Insertion. La Mission locale du bassin d’emploi de Charleville-Mézières, dirigée par Laurence Stoupy, a déjà accompagné plus de 90 400 jeunes.

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La « Milo » a fêté ses 30 ans
250 invités ont participé au trentième anniversaire de la structure d’insertion professionnelle et sociale ardennaise. (Crédit : P. Rémy)

Exerçant une mission de service public de proximité permettant à tous les jeunes de 16 à 25 ans de surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle et sociale, la Mission locale du bassin d’emploi de Charleville-Mézières vient de fêter ses 30 ans. Ce moment convivial a été l’occasion pour Laurence Stoupy, directrice depuis 29 ans, et les professionnels qui l’entourent, de retracer l’histoire de cette structure qui avait été déployée dès 1990 par la ville de Charleville-Mézières via la Permanence d’Accueil, d’Information et de l’Orientation (PAIO), avant que le 26 mars 1982, naisse la « Milo » sous la double initiative Etat-Collectivités locales.


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L’organisme a connu, par la suite, une perpétuelle adaptation aux attentes et besoins des jeunes et des entreprises du territoire. S’appuyant sur des dispositifs mis en place par l’Etat et les collectivités territoriales, cette structure qui entretient des relations privilégiées avec Pôle Emploi a ainsi accompagné durant trois décennies plus de 90 400 jeunes dans leurs recherches d’emploi, tout en traitant l’ensemble des difficultés d’insertion. À savoir la formation, l’orientation, la mobilité, le logement, la santé ou l’accès à la culture et aux loisirs. Cette approche globale s’est avérée efficace pour lever les obstacles à l’entrée dans la vie active et favoriser l’autonomie des jeunes. « On a contribué à faire avancer de beaux parcours tout en répondant aux besoins des entreprises locales », résume l’incontournable Laurence Stoupy, une femme de projets qui avait débuté sa carrière au service économique de la ville de Charleville-Mézières avant d’être responsable de la Permanences d’Accueil, d’Information et d’Orientation (PAIO) avant de prendre la direction de la Mission locale, en 1993. Un long bail qui a été loué par beaucoup de personnalités présentes à cet évènement.

Une place reconnue et saluée

Le rapport d’activités de l’année 2021 montre que l’organisme a accueilli plus de 1 000 jeunes lors du dernier exercice dont 54% d’hommes, 15 % de mineurs et 77% vivant sur le territoire de la métropole ardennaise. En 2021, 1 492 jeunes ont bénéficié des 2 688 mesures liées à l’emploi et à la formation. Surtout, 1 091 emplois ont été décrochés au sein de 632 entreprises dont 591 locales. Ils ont débouché sur 65% de CDD et 10 % de CDI, en grande partie dans la grande distribution, la vente, l’hôtellerie-restauration, le tourisme et les loisirs, des secteurs en forte tension. Par ailleurs, 2 812 jeunes ont été soutenus pour acquérir des compétences et retrouver confiance en eux. Afin d’ouvrir ces derniers à la vie quotidienne, Laurence Stoupy et ses 39 collaborateurs, grâce à un budget passé de 165 400 euros à ces débuts à 2 millions d’euros aujourd’hui, n’hésitent pas à les impliquer dans des évènements locaux (la course Sedan-Charleville, le festival des Confréries, foulées roses…) ou à les amener à s’investir dans la promotion du territoire.

Comme en témoigne l’émergence de jeunes talents à travers la création d’Arden Bee O, premier prix régional et national des mini-entreprises, la présence de délégations locales au festival des missions locales à Cannes en 2019 et 2022 ou le lancement du studio ML Prom. « La somme d’expérience et de savoir accumulée lors des trois dernières décennies a nourri son efficacité. Plus que jamais nous savons qu’une société qui ne laisse pas sa place aux jeunes n’a pas d’avenir. Les mois et années à venir sont porteurs de forts enjeux. La place et le rôle de la Mission locale, reconnue et saluée, doivent être clairement et fortement réafirmées », a souligné l’actuel président de la Mission locale, Patrick Fostier.