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L’inflation dope les finances de l’Aisne

Collectivité. La hausse des prix a bénéficié aux acteurs publics qui perçoivent des taxes sur les ventes de biens et services.

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Représentation de l'inflation
(Crédit : Freepik)

Dans une délibération adoptée en séance et sans opposition début décembre, le Conseil départemental de l’Aisne a pris acte de deux bonnes nouvelles et en a tiré parti pour améliorer sa situation budgétaire. La première, c’est donc l’augmentation de ses recettes, sous l’effet de l’inflation en 2022. La seconde résulte de financements supplémentaires de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), qui a pour mission d’aider les personnes âgées ou handicapées, en application de décisions gouvernementales et en réponse à la hausse du coût de la vie. Au total, 17,4 M€ (millions d’euros) viennent ainsi renforcer le budget de fonctionnement du département.

Là-dessus, 8,7 M€ représentent les produits supplémentaires des taxes et impositions. S’y ajoutent également diverses modifications budgétaires aboutissant à une hausse de l’épargne brute de 4,6 M€. Une économie substantielle est fournie par le succès du plan « Aisne Actifs Plus ». Celui-ci vise à favoriser l’insertion professionnelle des allocataires du RSA (Revenu de solidarité active). Grâce à lui, le conseil départemental a pu adopter une baisse de 2,5 M€ de son budget prévisionnel pour le financement du RSA.

PRIORITÉ AUX AIDES SOCIALES

Les aides provenant de la CNSA avoisinent les 4 M€. Elles sont, par nature, destinées à l’action sociale. Elles sont aussi abondées par le département, dont c’est la première mission. Rappelons que le budget de fonctionnement de l’Aisne dépasse les 570 M€ et que 71 % sont consacrés à l’action sociale sous toutes ses formes.


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Grâce à ces ressources supplémentaires comptabilisées et votées en fin d’année, des moyens nouveaux seront notamment consacrés à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour un montant de 2,5 M€, au transport adapté aux enfants handicapés pour 1,2 M€ ou encore 600 000 € pour contribuer à la hausse des rémunérations des agents des services d’aide à domicile… Le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) reçoit également une rallonge de 2,3 M€, pour faire face à la hausse des prix des énergies et des carburants et à celle du point d’indice applicable aux traitements de ses agents.

LA DIMINUTION DE LA DETTE

Le conseil départemental s’est sagement gardé de tout dépenser. Il en a aussi profité pour réduire l’endettement du département. C’est la première fois en 20 ans, comme ne manque pas de le souligner le président Nicolas Fricoteaux. L’encours de la dette est ainsi réduit de 4,1 M€. Pour mémoire, en 2020, la charge de cette dette représentait 956 € par habitant, très au-dessus de la moyenne nationale établie à 484 € par habitant.

L’évolution de cette donnée paraissait d’ailleurs préoccupante. Entre 2016 et 2020, elle avait grimpé de 12,5 %, tandis qu’elle diminuait de 2,5 % en moyenne en France. Grâce à cette réduction, la capacité de désendettement du département, calculée en années de remboursement, passe de 9,1 ans à 8,8 ans. Les banques et les établissements prêteurs s’inquiètent sérieusement lorsqu’elle dépasse les 10 ans. Le signal envoyé cette fois-ci est donc important. Et il est d’autant plus opportun pour l’Aisne de commencer à se désendetter, que les taux d’emprunt pourraient monter encore, si l’inflation persistait.