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L’Aube veut se doter d’un nouveau modèle touristique

Tourisme. Une concertation lancée pour réorienter, dès la saison prochaine, les actions et les investissements du Département.

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L'Aube veut se doter d'un nouveau modèle touristique
Les assises du tourisme de l’Aube ont donné le coup d’envoi au travail de refonte de la stratégie touristique du département (Crédit : L. Locurcio)

L’Aube va construire sa nouvelle stratégie touristique. Un vaste chantier de « co-construction avec les acteurs du territoire et en particulier les professionnels du tourisme », souligne Philippe Pichery en lançant l’opération au centre du congrès de l’Aube. « Suite à la pandémie, les attentes en matière de tourisme et de loisirs ont considérablement évolué et nous devons en tenir compte », indique le président du conseil départemental de l’Aube en ouvrant « Les assises du tourisme de l’Aube ».

L’objectif est donc de redéfinir un modèle touristique et une feuille de route pour les investissements et les actions à venir. « La méthode s’appuie sur du concret et l’expérience des professionnels avec des réunions thématiques et décentralisées dans le département », précise Valéry Denis, vice-président du conseil départemental en charge du tourisme. Un travail qui débutera dès la fin de cette saison touristique afin qu’un comité de rédaction puisse émettre des propositions au conseil départemental dès l’année prochaine.

Slow et smart tourisme

L’ADT de l’Aube sera en première ligne et compte bien mettre en avant la pertinence du choix du « slow tourisme » ou encore du développement du tourisme d’affaires. « L’Aube est une alternative séduisante et durable au tourisme de masse », rappelle Didier Leprince, président de l’ADT Aube. Un positionnement que confirme volontiers Arnaud Robinet. Le président de l’Agence Régionale de Tourisme du Grand Est reconnaît que « l’Aube a été précurseur », et que l’ART joue aujourd’hui la carte du « smart tourisme et du digital pour développer l’activité touristique dans la région autour de six packs de destination, dont bien entendu la Champagne ». Arnaud Robinet estime qu’il faut aller plus loin « dans la digitalisation des acteurs et l’amélioration de la qualité de l’offre ». Le maire de Reims ne voit pas de rivalité touristique entre les deux cités champenoises.


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« Il n’y a pas de compétition entre Troyes et Reims parce que, vu de l’étranger, la Champagne ne fait qu’un », estime-t-il. Intervenant en tant qu’expert, Jean-François Rial, Pdg de Voyageurs du monde et de l’office de tourisme et de congrès de Paris, estime que l’Aube a une belle carte à jouer en restant à contre-courant. Jouer la carte de l’authenticité, du naturel, de la proximité avec Paris aussi mais il faut aussi monter en gamme dans les services et l’offre d’hébergement, notamment en zone rurale.

L’Aube est l’un des seuls départements du Grand Est a avoir agrandi son parc hôtelier depuis dix ans, mais restait en 2021 le 75e département français en nombre de nuitées en hôtel de tourisme. Cependant, le département a accueilli 11 millions « d’excursionnistes » restés plus de deux heures et moins d’une nuit dans le département. Ces visiteurs ont dépensé 300 millions d’euros, soit 30 % de plus qu’en 2020. En matière de tourisme d’affaires, le centre de congrès de l’Aube a accueilli plus de 10 000 congressistes l’année dernière, dont la présence aura généré un million d’euros de retombées directes.