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Le « slow tourisme » aubois fait recette

Tourisme. Les projets et les investissements se multiplient avec le soutien de l’ADT de l’Aube.

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Autre illustration récente de ses activités tournées vers le slow tourisme, l’ADT de l’Aube s’est vue remettre avec son partenaire Vidmizer, le grand prix Grand Est Digital des « Cas d’Or » pour la première plateforme de vidéos touristiques à impact carbone limité. Laurent Locurcio

« L’ADT de l’Aube a toujours eu un positionnement atypique », reconnaît sa directrice, Christelle Taillardat. L’Agence départementale du tourisme a été parmi les premières destinations à jouer la carte du « slow tourisme », du développement durable et de l’authenticité. « Au début, on s’est gentiment moqué de nous, mais les chiffres montrent que nous sommes dans la bonne voie », poursuit Didier Leprince, président de l’ADT. Une stratégie qui a permis de maintenir et faire croître l’offre hôtelière auboise ces dix dernières années. « Ce n’était pas acquis d’avance car beaucoup de départements ruraux ont souffert avec des capacités d’accueil en diminution », constate la directrice de l’ADT.

L’Aube est en effet le seul département du Grand Est à avoir étoffé ses capacités d’accueil de + 0,7 % entre 2011 et 2021, selon la récente étude portant sur « les dynamiques et potentiels de développement de l’offre hôtelière dans le Grand Est ». Près de 450 chambres supplémentaires en une décennie, alors même que des établissements fermaient, notamment à la campagne. Du côté de l’ADT on retient surtout que le parc hôtelier s’est régénéré en montant en gamme dans la catégorie moyenne et haute. Autre particularité de l’ADT, les actions en matière de tourisme d’affaires. L’ouverture du centre de congrès de l’Aube en 2014 a permis d’amplifier le mouvement et d’inscrire Troyes parmi les destinations du tourisme d’affaires. « Cette activité génère désormais 10 millions d’euros de retombées dans l’économie auboise », se félicite Christelle Taillardat.

L’offre porte la demande

Et pour continuer de faire grossir la demande, il faut continuer d’étoffer l’offre. Dans cette optique l’ADT intervient auprès des prestataires touristiques aubois pour les aider à lancer de nouvelles offres. Concours d’idées, programmes d’accompagnement, plateforme de vente en ligne, fonds tourisme durable, voici autant d’initiatives menées pour encourager et financer les projets. L’Aube fait partie des bons élèves du tourisme durable au point de voir deux projets retenus parmi les 73 lauréats nationaux sur 521 candidats au départ de l’appel à projets Slow Tourisme. C’est le cas de celui porté par Erick Schreiber, pionnier de la biodynamie dans la production de champagne.

Son projet qui verra le jour l’an prochain consiste à créer à Courteron un « pôle biodynamique avec espace floral et sensoriel » qui va permettre aux visiteurs de mieux comprendre son histoire et son importance. L’aide obtenue, 91 000 euros, représente la moitié de son investissement. Du côté des lacs, Florence Schafer entend proposer de nouvelles prestations au touristes qui viennent au château de Géraudot. Le grand parc se prête à des activités originales autour de la transformation de la laine des moutons du domaine ainsi qu’autour du bien-être avec bain nordique et sauna notamment. Le montant obtenu, 60 000 euros, couvre aussi la moitié du coût du projet.