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Grand Est : Région Verte ou convergence des schémas et des plans d’avenir

Région. La séance plénière d’octobre du Conseil régional a essentiellement été consacrée à la convergence de quatre des sept schémas et plans susceptibles d’assurer le développement économique : l’enseignement supérieur, l’innovation, la formation professionnelle, la santé et l’environnement, le développement durable et l’équité des territoires… Un « trop plein » qui rend sceptique l’opposition.

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Photo de Franck Leroy à l'assemblée plénière d'octobre du Conseil régional
Franck Leroy, président de la région Grand Est, lors de l’assemblée plénière d’octobre du Conseil régional.

En ce jeudi 12 octobre, il fallait s’attendre à une séance plénière plutôt paisible et cela pour au moins trois raisons : le menu plutôt fédérateur des rapports portant sur la révision de schémas et plans en tout genre, l’absence de Laurent Jacobelli (RN) et un quasi blanc-seing de Christophe Choserot, Président des Centristes et Territoires, en quelques phrases rassurantes pour la politique de la Majorité régionale : « Vous devez surtout dire à nos concitoyens du Grand Est où vous voulez les emmener. Vous y êtes presque Monsieur le Président, ce que vous avez posé avec la révision des 7 schémas stratégiques, autour de 9 défis, pour en sortir une vision politique globale va dans le bon sens… »

Et ce fut donc une session plutôt studieuse, avec notamment les rapports portant sur le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelle (CPRDFOP), le Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII), le Schéma Régional de Développement du Tourisme ou le Plan Régional de Santé Environnement, quatre des sept plans et schémas portés par la Région.

Grand Est Région Verte pour une convergence des actions

Tous les plans et schémas régionaux doivent converger et se retrouver désormais sous la bannière « Grand Est Région Verte », une démarche focalisée sur les besoins du quotidien des habitants, ainsi présentée par le Président de la Région : « Se loger, se nourrir, travailler, préserver, se déplacer, approvisionner, mieux vivre. »

La Région vise ainsi à devenir un pilote dans la planification écologique menée par le Gouvernement. « Nous avons les moyens, précise Franck Leroy, compte tenu de nos spécificités, de nos atouts et de notre histoire, notamment industrielle et technologique, d’être le leader de l’industrie verte, de la bioéconomie, des métiers du futur, des territoires connectés, de la santé accessible à tous et du tourisme durable. »

Issus de concertations tous azimuts, neuf défis qui vont constituer le fil rouge de ses politiques publiques ont été identifiés par la Région, laquelle envisage de devenir « La 1ère région européenne de production verte » : optimiser l’usage des sols dans un contexte de rareté et de tensions, viser la souveraineté énergétique et alimentaire, apporter des réponses à la pénurie des compétences, accompagner la mutation des entreprises et des activités, valoriser le Grand Est et ses diversités territoriales, promouvoir la coopération infrarégionale et transfrontalière, assurer la mobilité décarboné des biens et des personnes, préserver et valoriser durablement les ressources naturelles et restaurer la biodiversité et enfin accompagner les évolutions démographiques et assurer une santé globale.

Une convergence imparfaite dénoncée par l’opposition

Présenté par le Vice-président Claude Sturni, le rapport sur la convergence des sept schémas et plans régionaux, convergence nécessaire à plus de clarté et d’efficacité a trouvé un écho plutôt favorable du côtés du groupe Centristes et Territoires en la personne de la conseillère Nawel Rafik El Mrini : « Nous sommes d’accord avec la démarche, mais votre présentation nous paraît essentiellement technique et paradoxalement cloisonnée. De plus, nous souhaitons plus de coopération et de partenariat pour la mise en place de cette convergence. »

Pour le groupe RN et apparentés, Pierre François constate : « Vous n’avez pas de politique régionale et vous ne faites que décliner la politique nationale, avec des incohérences et des contradictions. Quel rapport entre les mobilités rurales et le mastodonte qu’est le Réseau Express Métropolitain Européen de Strasbourg ? Quand vous parler du ZAN, le Zéro Artificialisation Nette, vous ne vous privez pas de poursuivre le bétonnage des villes. »

Presque les mêmes argument du côté des Ecologistes, par l’intermédiaire de Lou Noirclère : « Quelle réelle coppération avec les ruralités sur le ZAN ? On délaisse les territoires ruraux. Où est l’équité entre les territoires ? »

L’intervention d’Éric Quénard pour le groupe La Gauche solidaire et écologiste souligne l’importance du sujet : « Nous souscrivons au principe des schémas donnant de la cohérence aux politiques publiques, mais trop de schémas est un risque de confusion et de dilution. Vous nous proposez d’examiner la cohérence des sept schémas, liés les uns aux autres, et nous n’en examinons que quatre pour cette séance plénière. »

La Région, terrain d’application de la politique gouvernementale ? L’interrogation de certains opposants n’est pas sans importance. Force est de constater le caractère prescriptif d’au moins trois schémas : le SRESRI, Stratégie Régionale de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le SRDEII, Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation et surtout le SRADDET, le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires. La Loi est passée par là. Un schéma prescriptif est un schéma que l’Etat impose aux acteurs territoriaux.