Égalité femmes/hommes : le Conseil Régional du Grand Est donne l’exemple
Région. Une position médiane pour la différence des salaires entre les hommes et les femmes, une sous-représentation dans les postes d’encadrement et de direction, la politique transversale de l’égalité entre les femmes et les hommes a bien du chemin à faire. Le Conseil Régional donne l’exemple dans la gestion de son personnel.
Avec un peu plus de 2,8 millions, les femmes représentent 51,2% de la population du Grand Est. Elles ont un taux d’activité (70%) légèrement inférieur à la moyenne nationale et six points au-dessous de celui des hommes.
Elles ont des conditions d’emploi plutôt précaires : seulement 56% d’entre elles ont un emploi à plein temps et en contrat à durée indéterminée, un score inférieur de 21 points à celui des hommes.
Le Grand Est compte parmi les régions dans lesquelles l’écart salarial entre les femmes et les hommes est le plus important. La différence des salaires entre femmes et hommes augmente selon la catégorie socio-professionnelle, de -4,6% pour les employés à -16,4% pour les cadres.
La proportion de femmes cadres dirigeants, tous secteurs confondus, dans le Grand Est (18,5%) est bien en-deçà de la moyenne nationale (26,3%). Sur ce critère, la région occupe le septième rang, derrière notamment l’Ile-de-France (28,4%), l’Occitanie (21,3%) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (20,5%).
Le revenu salarial des femmes est en moyenne inférieur de 17,5% à celui des hommes, un score meilleur que le niveau national, aux alentours de 20%. Dans le Grand Est, les plus gros écarts appartiennent à la Moselle (18,9%) et au Haut-Rhin (18,8%), les plus bas à la Haute-Marne (13,4%), l’Aube (14,1%), la Marne et la Meurthe-et-Moselle (14,9%).
Une femme pour trois postes dans des fonctions de direction du secteur privé
Un peu plus du tiers des entreprises régionales du secteur privé (34,8%) est dirigé par des femmes. Par comparaison, elles sont 44,3% à occuper des postes de direction dans le secteur public, un score largement alimenté par les métiers de l’hospitalier. Les écarts de salaire sont plus sensibles dans les petites structures (-33%) que dans les grandes entreprises (-26%).
Toutes tailles d’entreprise confondues, la part des femmes dirigeantes du secteur privé est supérieure dans le Grand Est comparativement à la moyenne de France métropolitaine. Dans le détail, 24% contre 21% pour les entreprises de 250 à 499 salariés, 24% contre 22% pour le segment 500 à 999 salariés et 24% contre 23% au-dessus de 1 000 salariés.
Considérant le salaire net moyen, les femmes du Grand Est perçoivent 18% de moins que les hommes, contre 16% au niveau national. Pour le salaire net des cadres l’écart est plus serré : -18% dans le Grand Est et -17% en France métropolitaine.
L’institution régionale en mode rattrapage
Dans son rapport annuel sur ses ressources humaines (7 490 agents), la Région Grand Est remarque que parmi les dix plus gros salaires de l’institution ne figurent que deux femmes, lesquelles composent cependant 62% de l’ensemble du personnel, une proportion légèrement supérieure à celle des femmes dans la Fonction Publique Territoriale en France (61,3%).
Les femmes représentent désormais 35% des encadrants tous métiers de la Région Grand Est, voire 54% des encadrants des différents sites administratifs. Elles sont cependant minoritaires dans les plus hautes fonctions : 33% parmi les Directeurs Généraux Adjoints et 46% parmi les Directeurs de services.
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A l’exception des DGA, la proportion des femmes a fortement augmenté dans les fonctions d’encadrement, entre 2017 et 2021. Il faut rappeler qu’en 2016 la Région Grand Est a été la seule Région sanctionnée par l’Etat pour non-respect de la loi Sauvadet exigeant 30% de femmes aux postes à responsabilité dans la fonction publique.
Les écarts de salaires dans l’institution régionale varient avec les grades attribués aux fonctions, du plus petit au plus haut, de -5,4% dans la catégorie C, la plus basse, à -10,3% dans la catégorie A, la plus haute.
Globalement, le salaire moyen équivalent temps plein des femmes est inférieur de 6,1% à celui des hommes, un écart moindre que celui constaté au niveau national (8,9%).
Une seule présidente de département dans le Grand Est
Toutes élections confondues, les femmes ne représentent que 38,5% des élus de la région contre 49% en France. Les conseils municipaux sont moins féminisés (38%) qu’au niveau national (42%), un score qui place le Grand Est en avant-dernière position, devant la Corse. Seuls 17% des maires des 5 121 communes de la région sont des femmes, contre 20% au niveau national.
Les femmes, 16 sur 49, représentent 32,6% des députés du Grand Est, soit près de cinq points sous la moyenne nationale. Les 11 sénatrices régionales pèsent 35,5% de la représentation du Grand Est au Palais du Luxembourg, un score quasi équivalent à celui de l’échelon national (35%).
Si la parité est imposée par la loi au niveau des élus départements, huit Départements sur les neuf du Grand Est sont présidés par des hommes.
L’exception vient du Conseil Départemental de la Meurthe-et-Moselle. Une seule présidente dans le Grand Est (11%) et pas plus de 14 (14%) en France sur 101 départements.