De nouvelles espèces d’arbres implantées dans les forêts de l’Aisne pour les préserver de la sécheresse
Environnement. La canicule et la sécheresse menacent nos forêts, en Picardie, où elles sont particulièrement grandes et belles, comme ailleurs. Pour y faire face, l’Office national des forêts (ONF) expérimente l’implantation de nouvelles essences d’arbres, plus résistantes, comme le pin laricio et le cèdre de l’Atlas.
Il n’y a pas que les incendies qui menacent nos belles forêts. La chaleur et le manque d’eau ont une action plus sournoise et tout aussi dévastatrice. Ils accélèrent le dépérissement des arbres et font échouer les tentatives de renouvellement par de jeunes plants. Les hêtres, qui représentent 80 % de la végétation forestière par ici, en sont les premières victimes.
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Ils sont fortement sujets au « stress hydrique », précisait sur France 3, un technicien forestier de l’ONF. « Le hêtre a une écorce très fine, a-t-il expliqué, il est assujetti, un peu comme nous, aux coups de soleil. Son écorce brûle, provoquant des décollements, puis des nécroses, préjudiciables à sa survie. » Le réchauffement climatique le voue à disparaitre d’ici 2050, du moins dans nos contrées.
L’ONF s’emploie à en prévenir les effets, y compris dans les aspects économiques, avec la gestion des forêts et les diverses utilisations du bois. Il a plusieurs cordes à son arc, par exemple observer et favoriser l’adaptation naturelle du massif forestier à ces nouvelles conditions, avec notamment le développement de certaines essences locales et la migration d’autres, plus méridionales. Dans ce dernier registre, l’ONF teste de nouvelles espèces a priori moins fragiles face aux changements du climat.
Deux nouvelles essences d’arbres
Son choix s’est porté, pour le moment, sur deux essences plus résistantes aux variations de température et moins gourmandes en eau. Ce dernier point est essentiel, puisque en juillet les précipitations dans la région sont tombées à moins de la moitié du volume moyen constaté jusqu’ici. La première, le pin laricio, provient de Corse ou de Calabre, chaque origine ayant ses avantages. Il présente, notamment le laricio calabrais, celui de supporter des périodes de sécheresse assez longues. Ce dernier s’adapte aussi aux sols argileux ou calcaires.
La deuxième essence essayée, le cèdre de l’Atlas, provient du Maroc. Encore peu connu, il semble peu sensible aux températures élevées pas plus qu’aux froids hivernaux. Il demande peu d’eau, mais ne se plaît apparemment pas toujours sur des sols argileux. Pour l’instant, l’ONF a centré ses essais dans la forêt de Villers-Côterets. 45 000 plants y ont été installés l’an dernier et 65 000 autres le seront cet automne. Les experts attendent beaucoup des observations qu’ils vont pouvoir faire.