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Créer du dynamisme économique

Développement. En 2020, la Région Grand Est lançait un appel à projet avec comme objectif le rassemblement des acteurs de l’entreprenariat, afin de proposer des actions en commun. En 2021, SET UP, coopérative d’activités et d’emplois (CAE) y répondait avec d’autres organismes. Un an après, un premier bilan en est dressé.

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Créer du dynamisme économique
Chloé Breton, Patrick Sepieter, Margaux Claudel, David Leroy et Nathalie Costa, sont tous passé à un moment, par La Capsule, espace de co-working dans le but de se créer un premier réseau. (Crédit : N. Desanti)

Si le territoire champardennais regorge de structures d’accompagnement des entreprises, que celles-ci fonctionnent le plus possible en synergie les unes avec les autres, la Région Grand Est a néanmoins lancé un appel à projets en 2020, afin de les rassembler sous la forme d’un « Pôle de coopération pour entreprendre » dans le but de « créer une attractivité et un dynamisme autour de l’entrepreneuriat », explique Anaïs Guillemin, chargée de mission développement économique à la Région Grand Est. À la clé, 25 000 euros pour créer actions et projets. Existant depuis l’été 2021, après la candidature de SET UP et quatre autres structures (France Active, le Grand Reims, Saint Ex et La Capsule), le pôle a mis en place en 10 mois, une quinzaine de rencontres, des ateliers et tables rondes, mobilisant une cinquantaine d’intervenants.

« L’idée du pôle est d’améliorer l’accompagnement, de formaliser et de concrétiser les besoins des entrepreneurs tout en créant dialogue et échanges », explique David Leroy, fondateur de SET UP, lui-même créateur de plusieurs entreprises. En revanche, pas question de faire « un guichet unique », pour ne pas « institutionnaliser » la chose et ainsi « perdre en spontanéité ». Ayant comme leitmotiv de faire de Reims, « une ville où il fait bon entreprendre », les acteurs du pôle, aujourd’hui plus d’une quinzaine (Innovact, Pollen, Creativ Labz, Le Bloc, Initiative Marne, Entreprendre pour apprendre, Bpifrance, etc.) se sont donc mis en quête de réaliser une sorte de « guide de l’entrepreneur », où celui qui veut entreprendre trouverait un maximum de réponses à ses questions.

Dialogue, soutien, partage d’expérience

Car c’est bien l’isolement face à certaines problématiques qui caractérise à un moment donné, le parcours d’un créateur d’entreprise. « Un des soucis, c’est la solitude que l’on traverse, même si on est à la tête d’une grosse structure », confie Patrick Sepieter, fondateur de Pollen, facilitateur d’entreprises, mettant en lien métiers et compétences complémentaires. Nathalie Costa, créatrice de NC Communication abonde : « Lorsqu’on a des doutes, on ne peut pas les partager avec grand monde, alors être dans un réseau avec des personnes qui traversent la même chose, c’est un atout. »


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Le dialogue, le soutien, le partage d’expérience, c’est ce qu’avaient en commun les cinq intervenants de la table ronde organisée par le Pôle de coopération, tous passés par l’espace de co-working La Capsule, hébergée par la CCI, première porte d’entrée pour beaucoup, à la création d’un réseau. C’est par exemple le cas de Chloé Breton, jeune entrepreneure dans le graphisme, spécialisée dans la formation et le e-learning et arrivée à Reims il y a un an et demi. « La CCI est aussi la première porte à laquelle je suis allée frappée », explique Nathalie Costa. « J’y ai rencontrée un comptable qui m’a demandé de faire un business plan. Mais je ne savais pas comment faire ! On a parfois l’impression que quand on n’est pas une start-up dans le domaine de l’innovation, les contacts sont beaucoup moins privilégiés », glisse-t-elle.

Accompagner et soutenir

C’est pourquoi Saint-Ex (espace d’accueil et d’échange des pratiques numériques et des cultures digitales) est partie prenante de ce pôle, pour le côté artistique. « Quand on est dans le domaine de la création artistique, c’est tout de suite plus compliqué de trouver une structure adéquate », livre Margaux Claudel, entrepreneure, membre de SET UP et artiste. « Il y a un vrai travail à faire sur l’accompagnement », indique David Leroy, précisant : « Chaque année, il y a sur le territoire, des milliers d’entrepreneurs individuels qui se lancent, nous en accompagnons des centaines, mais il faut encore créer de la complémentarité et faire comprendre que c’est au début de la création qu’il faut se faire accompagner. »

Car la particularité de SET UP est de proposer, dans un premier temps « des contrats commerciaux » : « L’entrepreneur développe son activité et nous l’accompagnons. Il a sa propre identité, mais il facture au nom de SET UP. En échange nous nous occupons des formalités juridiques, de la comptabilité. Nous sommes des facilitateurs de projets. » L’accompagnement y est donc sur-mesure, ce que viennent souvent chercher les créateurs, avec des besoins qui évoluent aussi avec le temps. Dans un second temps, SET UP propose un contrat d’entrepreneur salarié, où ce dernier reverse 10% de son chiffre d’affaires, dans une limite de 5 000 euros. « L’entrepreneur va bénéficier de tous les avantages d’un salarié, avec une assurance maladie, une protection sociale, notamment. » Le plus, est aussi que l’entrepreneur, comme SET UP est une SCOP, peut devenir associé. Aujourd’hui, ils sont 37 et la structure est largement appelée à évoluer, portée aussi par le Pôle de coopération.