De Venoge, des cuvées princières pour un succès... royal
Champagne. La Maison de Venoge a choisi de célébrer le tricentenaire du sacre de Louis XV en faisant réaliser une statue à son effigie fin 2022, visible dans la cour de son siège, Avenue de Champagne à Epernay.
Depuis quelques mois, la cour du Champagne de Venoge accueille une statue de Louis XV. Pourquoi un tel hommage ? « C’est en grande partie grâce à Louis XV que le champagne existe aujourd’hui », explique Gilles de La Bassetière, Pdg de Champagne de Venoge. Si le champagne était apprécié par son arrière grand-père Louis XIV, c’est lors du Sacre de Louis XV à Reims en 1722 que le breuvage est servi pour la première fois à un tel événement. Un premier pas vers sa reconnaissance au plus haut degré de l’Etat.
En mai 1728 le jeune Roi signera même un décret autorisant l’expédition et la commercialisation du vin de champagne en bouteille et non plus en tonneau. Un acte fondateur pour la mise au point de la deuxième fermentation en bouteille et pour favoriser le lancement de ce vin pas comme les autres. D’autant que, dès 1729, le Roi d’Angleterre décide de mettre en place une taxe sur les vins importés en bouteille. « C’est la naissance du luxe », souligne Gilles de La Bassetière, passionné d’Histoire et intarissable sur le sujet. Bien décidé à « rendre à Louis XV ce qu’il a fait pour le champagne », le Pdg a déposé la marque Louis XV en 2005.
Univers du haut de gamme et du luxe
Fin 2022, la Maison a décidé d’aller encore plus loin dans l’hommage rendu au Monarque du XVIIIe siècle en faisant réaliser une statue à son effigie dans sa cour, juste devant l’entrée de son siège sparnacien. Une statue tout en mouvement, grandeur nature, réalisée en bronze par l’artiste Juan Carlos Carillo. La scénographie de l’œuvre permet également aux visiteurs de s’asseoir pour trinquer et se faire photographier à ses côtés. Un joli coup en terme de communication digitale qui devrait rapidement faire de la statue un des monuments champenois les plus partagés sur les réseaux, à l’instar de la statue de Dom Pérignon située à quelques encablures seulement, au tout début de l’Avenue de Champagne.
C’est d’ailleurs au numéro 33 cette célèbre Avenue que de Venoge a installé son siège en 2015, dans un hôtel particulier construit en 1899. Un emménagement qui lui aussi constitue un symbole notable en terme d’image pour cette Maison fondée en 1837 et appartenant depuis 1998 au Groupe Lanson BCC. Depuis cette date, Champagne de Venoge jouit d’une belle indépendance au sein de l’entité dirigée par Bruno Paillard. Il faut dire que, présente à 60% à l’export, la marque a su développer au fil des années, une incontestable image de Maison haut de gamme.
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« Cela prend du temps pour une marque de s’installer dans l’univers du haut de gamme et du luxe. Il est plus facile de faire du volume, du prix et de la promotion », souligne Gilles de La Bassetière, qui préside à sa destinée depuis 2005. C’est également lui qui s’est chargé de la décoration de l’hôtel de Venoge pour lequel il a acquis des meubles d’époque Louis XV ainsi que des tableaux et des bustes à l’effigie du Souverain.
« Au-delà de la qualité, nous avons aussi une bouteille très spéciale, facilement reconnaissable, ce qui est un énorme atout. Aujourd’hui nous sommes distribués dans 50 pays et nous en avons ouvert beaucoup ces dernières années sur du très haut de gamme (Mongolie, Thaïlande, Albanie…) ». Avec ses cuvées Cordon Bleu, Princes et Louis XV, la marque est notamment très présente sur les trois principaux marchés amateurs de vins de prestige : les Etats-Unis, l’Italie et le Japon. Symbole du succès de la Maison sur le marché américain, les ventes de ses Cuvées Princes ont progressé de +20% en 2022 après avoir augmenté de +40% en 2021.
« Au Japon, la réouverture récente des restaurants a fait repartir le marché du Champagne. En Corée, les ventes fonctionnent aussi très fort ». Rançon du succès champenois en 2022, les marques sont obligées de fonctionner par allocations pour pouvoir satisfaire un maximum de clients. « Les marques haut de gamme, voire de luxe, vont continuer à enregistrer une forte demande », prévoit-il.
Cap sur l’oenotourisme
Dès l’acquisition de l’hôtel particulier et de ses dépendances latérales en 2015, Gilles de La
Bassetière a souhaité développer un modèle d’œnotourisme au sein de sa Maison. Après plus d’un million d’euros de travaux, le résultat est très positif : les Suites (quatre chambres, et un appartement) et le bar L’Ecurie rencontrent un joli succès auprès des visiteurs.
« Nous enregistrons un taux de remplissage moyen de plus de 80% sur l’année et nous frôlons les 100% en juillet et août ». Des logements très prisés notamment par la clientèle étrangère, de retour en force à Epernay en 2022. « Nous avons accueilli beaucoup d’Américains en plus des Européens (Italie, Pays-Bas, Grande-Bretagne) ». Une clientèle qui découvre, déguste et devient souvent cliente de la Maison à l’issue de son passage dans l’Avenue de Champagne. « Près de 80% de nos hôtes repartent avec au moins une bouteille ou se font livrer du de Venoge chez eux », précise le Pdg.
Le bâtiment accueille les visiteurs qui viennent y découvrir l’historique de la marque, sa vinothèque d’exception, sa collection de 13 000 étiquettes et son architecture Belle-Epoque. Et ce sous l’œil
toujours bienveillant de Louis XV...