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Entente sur les prix des camions : l’Aisne réclame près d’un million d’euros

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Presque dix ans après une amende record infligée à plusieurs constructeurs de camions, les conséquences judiciaires continuent de se faire sentir en France. Cette fois, ce sont deux préfectures, celles de l’Aisne et de l’Oise, qui tentent de faire valoir leur droit à indemnisation devant le tribunal administratif d’Amiens. Mais leur dossier, jugé trop léger, pourrait ne pas résister à l’examen.

Tout part d’une affaire jugée en 2016 par la Commission européenne. Celle-ci avait sanctionné lourdement dix-huit constructeurs, parmi lesquels Volvo-Renault, Iveco, Daimler ou encore MAN, pour entente illicite sur les prix des camions vendus entre 1997 et 2011. Résultat : une amende historique de 3,8 milliards d’euros. De nombreuses entreprises de transport s’étaient alors lancées dans des actions en justice pour obtenir réparation. Les services de l’État ont suivi le mouvement.

Ce 4 juin 2025, c’était au tour des préfectures picardes de défendre leur dossier. L’Aisne réclame 951 000 euros, l’Oise 35 700 euros, estimant avoir payé leurs véhicules plus cher à cause de cette entente frauduleuse. À elles deux, elles évoquent l’achat de près de 50 camions entre 2006 et 2007.

Mais selon le rapporteur public, leurs requêtes manquent de fondements concrets. Aucune facture, aucun bon de commande, aucun document officiel ne vient étayer leurs affirmations. Juste un tableau chiffré et un article de presse évoquant un éventuel surcoût de 20 %. Un avocat de la défense s’est d’ailleurs empressé de souligner ce manque de rigueur, accusant les préfectures d’utiliser des modèles de requêtes « tout prêts ».