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Le centre médical Cosem de Saint-Quentin pourrait bien fermer avant d’ouvrir

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Association à but non lucratif, la Coordination des œuvres sociales et médicales (Cosem) est dans la tourmente depuis que les élus du personnel ont dénoncé à la justice les agissements de leur direction.

La Cosem venait d’achever les travaux d’un nouveau centre de santé à Saint-Quentin, idéalement situé sur la Place de l’Hôtel de Ville.

La Cosem compte aujourd’hui 16 centres médicaux en fonctionnement, dont 8 à Paris et 1 à Amiens (Somme). Elle y pratique les honoraires de base de l’Assurance maladie, dits « de secteur 1 ».

Elle a été fondée en 1945 par un médecin résistant dans le but de rendre la médecine accessible à tous.

Bien loin de cet idéal, son directeur actuel, Didier Dimermanas, est accusé de diverses malversations financières, dont des salaires exorbitants, des notes de frais injustifiables et des emplois fictifs au profit de sa famille.

L’affaire a surgi après qu’il a refusé une légère augmentation du ticket restaurant, à 7 € depuis des années, sous prétexte des « soucis financiers » de la Cosem. Les élus ont alors exigé les comptes de l’association et découvert l’ampleur des détournements.

Main basse sur les immeubles

Le directeur et ses deux fils sont apparemment allés encore plus loin. Ils ont racheté à la Cosem, pour 26 millions d’euros, la filiale détentrice de ses immeubles, dont certains au centre de Paris. Ils l’ont fait sans débourser un centime…

La Cosem a gentiment accordé aux acquéreurs un crédit vendeur et ne sera payée que dans 10 ans, sans avoir exigé la moindre garantie. En attendant, elle paye des loyers aux heureux nouveaux propriétaires. Le directeur n’a pas donné la moindre explication de ses faits et gestes, les réservant à la justice. Le centre Cosem de Saint-Quentin est certes prêt à fonctionner, mais on n’y a vu ni médecin ni professionnel de santé et aucun ne semble près d’y venir exercer.