Taxation des petits colis : la France doit rester alignée avec l’Europe
Fiscalité. À la suite de l’adoption du projet de loi de finances (PLF 2026) au Sénat, la FEVAD alerte sur les risques d’une taxe française sur le traitement des petits colis extra-européens qui s’appliquerait hors de toute coordination européenne
À la suite de l’adoption du projet de loi de finances (PLF 2026) au Sénat, la FEVAD alerte sur les risques d’une taxe française sur le traitement des petits colis extra-européens qui s’appliquerait hors de toute coordination européenne. Au cours des débats budgétaires, le Sénat a en effet décidé de relever le montant de cette « taxe petit colis », initialement fixé à deux euros, à cinq euros, créant ainsi un écart significatif avec nos voisins européens et le cadre européen en préparation.
En effet, le montant de deux euros, proposé par le gouvernement et adopté par les députés en premier lecture, visait à appliquer un montant identique en France et dans plusieurs pays voisins (Belgique, Pays-Bas et Italie). C’est ce même montant de deux euros que la Commission européenne prévoit de mettre en oeuvre au cours de l’année 2026.
Dès lors, une taxation de cinq euros rendrait la mesure largement inopérante et ferait de la France le maillon faible du dispositif européen. Pour contourner cette nouvelle taxe française, les plateformes extra-européennes, comme Shein ou Temu, n’auront aucun mal à faire transiter leurs petits colis destinés au marché français, par des pays voisins où elles disposent déjà d’infrastructures logistiques, notamment en Belgique.
Cette mesure n’aura donc aucun impact sur le volume de colis expédiés par ces plateformes sur le territoire français. Son seul effet sera de détourner les flux destinés à la France vers les zones portuaires et aéroportuaires de nos voisins. Pire encore, la France se privera ainsi de plus de 500 millions d’euros de recettes fiscales, pourtant indispensables pour financer le contrôle de ces flux de marchandises.
" Pour contourner la nouvelle taxe française de 5€, les plateformes extra-européennes, comme Shein ou Temu, n’auront aucun mal à faire transiter leurs petits colis destinés au marché français, par des pays voisins où elles disposent déjà d’infrastructures logistiques, notamment en Belgique."
La FEVAD est en première ligne depuis plusieurs mois pour dénoncer la concurrence déloyale de certaines plateformes asiatiques, qui bénéficient d’exemptions de droits de douane et d’avantages logistiques significatifs. Face à ces pratiques, la seule réponse structurante ne peut être que collective et coordonnée à l’échelle européenne.
C’est pourquoi la FEVAD soutient sans ambiguïté l’instauration d’une contribution européenne harmonisée sur les petits colis, afin de rétablir un cadre concurrentiel équitable et de mieux lutter contre l’importation de produits non-conformes.
À l’heure où la France joue un rôle moteur pour promouvoir une réponse européenne commune face aux pratiques déloyales de certaines plateformes extra-européennes, il est essentiel qu’elle demeure pleinement alignée avec ses partenaires.
La FEVAD appelle donc les parlementaires à maintenir une taxe nationale sur le traitement des petits colis hors UE, alignée sur le niveau européen et à prévoir sa suppression automatique dès l’entrée en vigueur du dispositif européen.