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Prendre à bras le corps les enjeux essentiels de l’IA

Intelligence artificielle. Les 10 et 11 février prochains, Paris accueillera le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). Cet événement rassemblera des centaines de chefs d’État, de gouvernement, d’experts universitaires et de représentants de la société civile pour débattre d’une IA au service de l’intérêt général.

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(Crédits : Freepik)

Les 10 et 11 février prochains, Paris accueillera le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). Cet événement rassemblera des centaines de chefs d’État, de gouvernement, d’experts universitaires et de représentants de la société civile pour débattre d’une IA au service de l’intérêt général. Ce sera une belle opportunité pour réfléchir à cette technologie de plus en plus présente dans nos vies et qui bouleverse notre quotidien à une vitesse fulgurante. De ses applications pratiques à la recherche scientifique, l’IA révolutionne de nombreux domaines.

Il est manifeste qu’elle joue déjà un rôle moteur dans nos vies en simplifiant et en optimisant un grand nombre de tâches. Les assistants vocaux, les systèmes domotiques ou encore les outils de navigation sont autant d’exemples concrets de cette transformation. Dans le domaine de la santé, l’IA permet d’établir des diagnostics plus précis et rapides. Dans les transports, elle contribue à fluidifier le trafic et à réduire les trajets. Toutes ces avancées sont autant de preuves que l’IA améliore le confort et l’efficacité au quotidien.
Tout début janvier, le CES de Las Vegas, baromètre des dernières tendances technologiques, a montré l’omniprésence de l’IA dans les innovations de demain, principalement dans la robotique, et dans un domaine un peu moins attendu, le bien-être animal.

« Tout début janvier, le CES de Las Vegas, baromètre des dernières tendances technologiques, a montré l’omniprésence de l’IA dans les innovations de demain, principalement dans la robotique, et dans un domaine un peu moins attendu, le bien-être animal. »

Cependant, si elle laisse entrevoir le champ des possibles, l’IA soulève aussi des questionnements légitimes sur les risques liés à certains usages inappropriés. Sans évoquer les nouveaux modèles de fraudes, usurpations et arnaques déployés à grands renforts d’IA, les exemples sont légion, à commencer par les deepfakes utilisés lors de campagnes électorales pour discréditer des adversaires. Ou encore dernièrement, la voix française de Sylvester Stallone, incarnée par le comédien Alain Dorval disparu l’an dernier, et recréée par IA, qui a suscité de nombreuses remarques tant il est vrai que le résultat interroge.

Des organisations telles que l’Adami et la Sacem ont d’ailleurs lancé un appel commun pour défendre les droits des artistes et protéger leur travail face à l’utilisation abusive de l’IA. Ces organisations rappellent très justement que le respect des oeuvres et du talent des créateurs est une condition essentielle pour éviter les dérives.

Il est ainsi nécessaire de faire évoluer les cadres réglementaires pour garantir une utilisation responsable de l’IA et protéger les droits individuels. Pour cela, le Sommet des 10 et 11 février constitue une occasion unique de construire une IA de confiance, tout en intégrant aussi les enjeux climatiques et énergétiques qu’il ne faut pas laisser de côté, et en tenant compte de l’impact sur l’avenir des métiers et de la création.

Mais il sera tout aussi important de réfléchir au positionnement de la France et de l’Europe dans la course effrénée aux nouveaux modèles d’IA. Car au lendemain de son investiture, le Président Trump a annoncé le plan Stargate, un investissement massif de 500 milliards de dollars, promettant la création de 100 000 emplois presque immédiatement aux États-Unis et permettant à OpenAI, créateur de Chat GPT, de continuer la course en tête.

Alors ce qui se joue outre-Atlantique ne doit pas nous amener à demeurer spectateurs, en prenant à bras le corps ces enjeux, avec une bonne dose de volonté politique et en accélérant les investissements, nous pourrons faire de la France et de l’Europe des acteurs de premier plan de l’IA. C’est là que nous verrons si le Sommet est réussi.