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Précarité étudiante : le gouvernement mobilise une aide de dix millions d’euros pour l’aide alimentaire

Alimentation. L’AVUF souhaite que cette offre se déploie davantage auprès des étudiants, notamment sur les campus excentrés ou dans les villes universitaires d’équilibre.

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Précarité étudiante
(Crédit : Pixabay)

L’association des Villes Universitaires de France (102 collectivités, présidée par Catherine Vautrin) a pris connaissance avec satisfaction de l’annonce du ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe et de la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau de mobiliser dix millions d’euros en faveur de la précarité alimentaire des étudiants. Nous espérons que cela marque la première étape d’une réflexion plus globale sur la précarité étudiante.

Particulièrement éprouvés par les impacts de la crise de la COVID-19 et désormais par l’inflation et la crise énergétique, les étudiants sont nombreux à avoir exprimé leurs difficultés ces dernières semaines. Une récente étude de l’Insee révèle que 56 % des étudiants étaient en situation précaire une fois toutes leurs factures payées.

Mme Catherine Vautrin, Présidente de l’AVUF, a eu l’occasion de s’entretenir de cette situation préoccupante avec Mme la Ministre de l’Enseignement supérieur à l’occasion du séminaire « Les villes prennent soin de leurs étudiants » qui a eu lieu à Montpellier les 12 et 13 octobre dernier.
Nos collectivités ont d’ores et déjà pris la mesure de cette situation et sont pleinement impliquées auprès des associations étudiantes notamment (AGORAE et épiceries solidaires), des établissements d’enseignement supérieur, des acteurs de la solidarité au premier rang desquels les Centres Communaux d’Action Sociale et les banques alimentaires.

« L’AVUF souhaite que cette offre se déploie davantage auprès des étudiants, notamment sur les campus excentrés ou dans les villes universitaires d’équilibre. »

Cette enveloppe viendra renforcer les actions déployées au niveau territorial notamment pour les sites sur lesquels l’offre de restauration sociale est insuffisante. Mais l’AVUF souhaite que cette offre se déploie davantage auprès des étudiants, notamment sur les campus excentrés ou dans les villes universitaires d’équilibre. L’essentiel de la précarité alimentaire des étudiants serait évitée par une meilleure accessibilité de cette offre. S’il est difficilement concevable d’installer des restaurants universitaires - offrant un repas complet à 1€ pour les boursiers et autres étudiants en difficulté avérée - à proximité de tous les sites d’enseignement supérieur, il convient d’étudier des solutions alternatives : par exemple l’agrément d’autres structures de restauration publique, la multiplication des épiceries solidaires, la création de points de livraison froide, ou encore l’augmentation du temps de pause méridienne pour les campus sans offre de restauration sociale. Une attention particulière doit également être portée aux structures associatives locales qui œuvrent contre la précarité alimentaire.

Accompagner et soutenir les étudiants en difficultés, c’est aussi leur permettre de mieux étudier et favoriser ainsi leur réussite et leur confiance en l’avenir. Ces annoncent encouragent les collectivités à persévérer dans leur soutien aux étudiants, comme elles le font depuis le début de la crise sanitaire.