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Pour une refondation de la vie démocratique de nos territoires

Gouvernement. La situation politique de notre pays n’est sans doute pas étrangère à la perception des politiques publiques par les citoyens depuis plusieurs décennies.

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Photo d'une urne électorale
(Crédit : Freepik)

L’abandon progressif des territoires par les services publics, les disparités économiques, l’accès aux soins inégalitaire, la carte scolaire discriminante ont fait le terreau des extrêmes. Des réformes territoriales inachevées, incomplètes voire bâclées et finalement jamais mises réellement en œuvre ont parachevé l’incompréhension.

Citons les lois MAPTAM (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) et NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) qui ont attribué le statut de métropole au gré des convenances et n’ont jamais opéré la solidarité indispensable avec leurs pays limitrophes et des conseils départementaux censés être au plus près de l’ensemble du tissu social qui devaient être supprimés, puis fondus avec les régions et finalement réduits à des coquilles vides ne distribuant plus que l’aide sociale. Le tout a produit les gilets jaunes, le prix du carburant a fait flamber la France, en l‘absence d’une politique de transport en commun digne de ce nom.

Il ne faut donc pas s’étonner si l’abstention devient majoritaire. Aux municipales, 30% de votants, aux européennes 45 % (35/40 % des moins de 34 ans ont voté). Peut-être assistons-nous à un sursaut citoyen ce week-end, mais il n’est que contextuel, la tendance est historique et profonde.

On peut penser aussi que la présidence impériale de l’Etat est hors sol de nos territoires et de ses réalités, créant distance et incompréhension. Les Ministres souvent jamais élus, trop jeunes, en majorité parisiens, souvent énarques, renforcent le sentiment d’une caste ne gérant que ses intérêts.

L’absence de dialogue entre les forces politiques républicaines est irresponsable au même titre que la non prise en compte de la société civile. Une démocratie adaptée à l’époque doit être participative et donner aux territoires les compétences dont ils ont besoin pour assurer une responsabilité qu’ils revendiquent et qu’ils doivent partager avec leurs concitoyens.

Sans plus attendre, le Think Tank « Droits de cité » appelle à une refondation de la gestion de nos territoires dans le cadre juridique et réglementaire actuel. Nos territoires ne peuvent plus être administrés en vase clos, par des chapelles, coupés des réalités, donnant le sentiment de l’exclusion pour le reste du corps social.

Une démocratie participative territoriale a besoin d’une volonté et d’une conscience communes. Aujourd’hui, la société civile assure, par le biais des associations, l’environnement médico-social (le handicap, le grand-âge, le droit au logement), la représentation citoyenne (usagers, riverains, acteurs de branches, justiciables, parents d’élèves, défenseurs des droits, du climat etc...) les représentations catégorielles (les syndicats, les ordres, les représentations patronales, etc…) sont le cœur battant de notre démocratie, tous ces acteurs, souvent bénévoles, ne peuvent plus être ignorés.

C’est pourquoi nous appelons à une re fondation basée sur le respect et l’ouverture aux autres, le dialogue de tous dans la sérénité, la réconciliation de l’ensemble de notre territoire, cette dernière ne pouvant s’écrire qu’autour de la justice sociale et de l’écologie.

Il est de la responsabilité de nos élus d’engager ce processus quel que soit le résultat du week-end prochain, sans cynisme ni démagogie en s’abstenant de créer une énième convention citoyenne ou commission qui ne trompe plus personne.

Il s’agit de mettre en place une démocratie participative à notre échelle de territoire et sur les sujets qui concernent tout le monde : le pouvoir d’achat, le droit au logement (notons que dans les quatre villes majeures de la Champagne-Ardenne, en 2023, 11 000 personnes étaient en attente d’un logement social), la précarité énergétique, l’accès aux soins et l’éducation pour tous.

La prise de conscience et la décision sont entre les mains de nos élus. Nous espérons qu’ils nous entendront car sinon, d’autres, sans valeur ni conscience morale, pourront par leurs politiques leur rappeler la justesse de notre propos.