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Menacer de mort un élu n’est pas l’expression d’une position politique mais un délit

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Suite à mon vote pour le passe vaccinal « Vous allez crever », « Je vais faire comme le bataclan », « On pourra au moins reconnaitre quand une situation nous arrange, tuer des politiques, des flics, c’est bien, car ils tuent nos libertés » Voici un extrait de la lettre de menace de mort, voire d’attentat, que j’ai reçue ce mercredi 19 janvier sur mon adresse électronique de l’Assemblée Nationale. Ces mots sont ceux de personnes qui menacent de mort tous ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions. Et ce, tout en adoptant un discours contradictoire lorsqu’ils demandent la suppression des outils qui fondent l’État de droit, au nom de leur liberté. Peut-être parce qu’aujourd’hui nous n’expliquons plus assez que dans les pays où il n’y a pas de loi, le chaos est roi.

Que les pays qui n’ont ni représentants ni contradicteurs sont des dictatures. Que les pays où il n’y a ni police ni justice sont des zones de non-droit. Celles et ceux qui ont déjà croisé ma route, qu’ils adhèrent ou non à mes choix politiques, ont toujours trouvé ma porte ouverte à la discussion et à l’échange, plus ou moins vif certes, mais toujours dans le respect des convictions des uns et des autres. Je ne me suis jamais privée de donner mon avis et je ne priverai personne de donner le sien. Mais comment ne pas imaginer que l’hystérisation systématique du débat public, les raccourcis, la désinformation ne contribuent pas à ce genre d’actes.

Comment ne pas imaginer que cette personne derrière son écran, envoyant un texte copié-collé, ne soit pas influencée par un courant d’irresponsables bien conscients de ce qu’ils font. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas de l’intimidation mais de l’indignation que cela provoque. Sans vouloir créer de publicité à ces auteurs, je tiens à rappeler qu’il est de notre responsabilité de lutter collectivement contre ceux qui affirment vouloir faire exploser notre démocratie. Menacer de mort un élu n’est pas l’expression d’une position politique mais un délit, une plainte a donc été déposée.