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Les vignerons indépendants pour un rendement constant et le retour à une vendange maîtrisée

Viticulture. Le Conseil d’Administration des Vignerons indépendants de Champagne s’est de nouveau prononcé à l’unanimité pour un rendement constant à 11000 kg/ ha à la prochaine vendange pour la 3e année consécutive.

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Photo de vignes
(Crédit : Freepik)

Une position soutenue par la majorité de leurs adhérents comme l’a confirmée la réception des réponses au questionnaire annuel « vendanges » soumis aux adhérents.

Il rappelle que ce rendement permet aux vignerons d’obtenir une bonne rentabilité, la possibilité d’investir en faveur de l’environnement, mais aussi dans le commerce pour développer ses ventes et fournir ses marchés. Les Vignerons Indépendants de Champagne ont souligné aussi leur volonté de reconstituer des stocks affaiblis par les performances des années précédentes. « Les administrateurs ont d’ailleurs noté que cette reconstitution serait salvatrice pour l’ensemble des opérateurs de la Champagne surtout étant donnés les très bons résultats annoncés ça et là par les acteurs de la filière », explique Christine Sévillano, la présidente.

« Des chiffres qui montrent que la filière est capable de consacrer davantage de moyens également dans le développement commercial, ce qui permettrait de contrer « un retour à la normal »… La Champagne doit être en capacité de se doter d’une stratégie commerciale ambitieuse », poursuit-elle. Autre proposition forte : la possibilité de mettre en bouteille 20% de la réserve.

Le conseil d’administration a aussi insisté pour rappeler que la réserve individuelle doit demeurer un outil de régulation climatique et une aide pour tous des vignerons qui prennent des risques pour faire des efforts environnementaux. Ceux-ci servent ensuite l’ensemble de la profession. La réserve ne peut être réduite à un outil de spéculation, ni même pour approvisionner le négoce, il y a la vendange fraîche à cette fin.

Si les notions d’investissements et d’ambitions commerciales ont été au cœur des réflexions et des débats, le conseil n’en a pas oublié la question délicate du déroulement des vendanges et de l’accueil des vendangeurs. « C’est une thématique fondamentale qui pourrait mettre en péril notre appellation et donc elle est aussi cruciale pour les Vignerons Indépendants », analyse Arnaud Daverdon, le directeur.

Les Vignerons indépendants se félicitent des propositions du CIVC présentées à la préfecture lors d’une rencontre à laquelle ils ont été invités. Et, ils vont d’aller plus loin en incitant leurs adhérents à pousser leurs prestataires (pour ceux qui y ont recours) à s’inscrire sur la plateforme Certijob.

Une réunion d’informations devrait prochainement se tenir pour présenter l’intérêt fondamental ainsi que l’utilisation pratique de l’outil. « Il est crucial que nous retrouvions la maîtrise de notre vendange, et pouvoir avoir accès à l’ensemble des contrats vendangeurs, la liste des hébergements et de la restauration, le livret d’accueil ou encore à des informations diverses comme l’enregistrement du temps de travail, etc. Cette maîtrise passe aussi pour beaucoup par la réhabilitation de nos logements vendanges qui ont été parfois fermés en raison des réglementations trop strictes », Christine Sévillano qui se félicite de l’offre de pré-audit des vendangeoirs, présentée par la Chambre d’agriculture au préfet et partenaires, le 20 juin dernier : une aubaine pour que les vignerons puissent déterminer ce qu’il leur manque et le coût des travaux à réaliser pour être dans les règles de la dérogation collective.

A ce titre, les administrateurs des Vignerons Indépendants demandent des soutiens et des aides pour le financement de ces opérations qui pourraient se concrétiser par des allègements de cotisations patronales.