La Collective du Bioéthanol appelle les États-Membres à appliquer le principe de neutralité technologique
Le Parlement Européen a voté le 8 juin la baisse de 100 % des émissions de CO2 des véhicules légers à l’horizon 2035.
Si cette orientation était retenue à l’issue du parcours législatif de ce Règlement européen, elle interdirait de fait la vente des véhicules thermiques neufs à compter de cette date. Les véhicules hybrides rechargeables seraient aussi concernés alors qu’ils présentent un bilan CO2 en analyse de cycle de vie au moins aussi vertueux que le tout électrique, lorsqu’ils sont utilisés avec du Superéthanol E85. La Collective du Bioéthanol appelle aujourd’hui à l’application du principe de neutralité technologique pour laisser aux citoyens français et européens la liberté de choisir, entre deux solutions tout aussi pertinentes, celle qui sera la plus adaptée à leurs usages et à leurs moyens pour répondre durablement au défi climatique.
Le Superéthanol-E85 permet déjà de réduire de près de moitié l’empreinte carbone des carburants
Le Superéthanol-E85, qui contient entre 60 et 85 % de bioéthanol, réduit en moyenne de plus de 45 % les émissions nettes de CO2, compte tenu de la part d’essence, et jusqu’à 90 % les émissions de particules par rapport à l’essence fossile. Chaque année, l’émission de 1,3 million de tonnes de CO2 est évitée grâce au bioéthanol produit en France. L’éthanol consommé en France réduit de 67 % les émissions nettes de gaz à effet de serre par rapport à l’essence fossile selon la DGEC (source CarbuRE pour 2021). Ce calcul est réalisé, en analyse de cycle de vie, à partir des données réelles des producteurs, certifiées par des auditeurs indépendants. Les mêmes données démontrent qu’il existe déjà en France du bioéthanol avec un bilan carbone supérieur à 100% de réduction. Enfin, les matières premières qui entrent dans la fabrication du bioéthanol ne sont pas impliquées dans la déforestation, comme le montre l’acte délégué de la Commission européenne de mars 2019 qui met en cause le palme et le soja.
Le bioéthanol français réduit sensiblement les importations de pétrole ainsi que celles de tourteaux de soja d’Amérique du Sud, mis en cause dans la déforestation.
Pour chaque kilo de bioéthanol issu de céréales, la filière française produit 1kg d’aliments pour animaux riches en proté-ines. Ces aliments non OGM et disponibles en circuit court permettent aux éleveurs de réduire leur dépendance aux tourteaux de soja importés d’Amérique du Sud, le soja étant impliqué dans la déforestation. De plus, la filière n’utilise que 3 % de la récolte française de céréales. Enfin, la moitié de la production française d’alcool agricole est issue de la betterave à sucre et des résidus de sa transformation en sucre alimentaire.
Bilan CO2 global : les hybrides rechargeables utilisant le Superéthanol-E85 aussi vertueux que l’électrique, dès aujourd’hui, même avec le mix électrique français très décarboné, une position qui reste valable pour 2030 et 2040 et au-delà.
Dans un récent rapport, l’IFPEN a mesuré et comparé les émissions de gaz à effet de serre des véhicules thermiques 100 % essence, hybrides flex-E85 rechargeables et des voitures 100 % électriques, en utilisant la méthode d’analyse du cycle de vie. C’est la seule approche pertinente pour mesurer le bilan CO2 global puisqu’elle intègre toutes les émissions de gaz à effet de serre liées au véhicule et à sa batterie (de la fabrication au recyclage) ainsi que celles provenant des énergies utilisées (production, raffinage, transport, distribution, combustion). Elle est ici appliquée de façon distincte aux mix électriques français et européens. Cette comparaison, effectuée pour 2022 et en mode prospectif pour 2030 et 2040, démontre que les véhicules à motorisation hybride flex-E85 rechargeables fonctionnant à 40% en mode électrique sont au moins aussi performants que les véhicules électriques sur le plan climatique, avec le mix électrique français, très décarboné, et a fortiori avec le mix européen moyen, à plus forte empreinte carbone (5 fois plus en 2022, 3,5 fois plus en 2030 et 2 fois plus en 2040). Ainsi, avec le mix électrique européen actuel moyen, le bilan CO2 global d’un véhicule hybride rechargeable fonctionnant même à l’essence classique est comparable voire meilleur que celui d’un véhicule électrique, particulièrement en Allemagne et en Pologne où l’empreinte carbone du mix électrique est encore supérieure en raison de l’utilisation massive de charbon et de lignite.