L’élection de Donald Trump rebat les cartes du commerce mondial. La France doit adapter sa stratégie pour protéger son agriculture
Commerce. Nous prenons acte de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. C’est un fait institutionnel majeur. Nous mesurons avec attention les conséquences géopolitiques et commerciales qui peuvent en découler, notamment pour le secteur agricole français et la souveraineté alimentaire de la France.
L’administration Trump a affiché son intention de mettre en place des mesures protectionnistes pour favoriser la production américaine, en augmentant les droits de douane jusqu’à 10 ou 20 % sur l’ensemble des produits importés et jusqu’à 60 % pour les importations chinoises. Elle démontre ainsi que la naïveté commerciale européenne n’est pas partagée par les autres grandes puissances, qu’un État peut légitimement défendre ses producteurs.
Ce virage protectionniste changera la nature de nos échanges commerciaux internationaux et peut concerner des secteurs clés pour la France, comme les vins et spiritueux qui représentent à l’heure actuelle près de 4 milliards d’euros d’exportations. Nous serons vigilants. Dans ce contexte, l’Europe pourrait aussi devenir une cible pour les surplus de production invendus aux Etats-Unis alors que les producteurs européens font déjà face à une concurrence exacerbée et déloyale. Si l’Europe n’exige par le respect des normes qu’elle impose à ses propres producteurs, elle va détruire son agriculture en favorisant d’autres secteurs économiques.
« Dans ce contexte, l’Europe pourrait aussi devenir une cible pour les surplus de production invendus aux Etats-Unis alors que les producteurs européens font déjà face à une concurrence exacerbée et déloyale. »
Face à cette guerre des prix et de la qualité entre les États-Unis et la Chine, la France doit affirmer sa position pour défendre son agriculture et préserver sa souveraineté alimentaire. La défiance du président Donald Trump vis-à-vis de l’OMC est une brèche positive, ouverte pour entamer les négociations afin de sortir l’agriculture de ces accords. Nous défendons l’exception agriculturelle, plus que jamais nécessaire.
Plus largement, l’élection de Donald Trump souligne également la nécessité pour la France et l’Union européenne de s’opposer à des accords commerciaux comme le MERCOSUR et de rester vigilante face à l’entrée de nouveaux acteurs agricoles comme l’Ukraine. Nous demandons des signaux forts et du courage politique.
« Protectionnisme et hausse des droits de douane, non-respect de l’OMC… L’élection de Donald Trump provoquera une tempête dans les échanges commerciaux mondiaux. La France va-t-elle encore laisser les fenêtres ouvertes ? », déclare Véronique le Floc’h, la présidente de la Coordination Rurale.