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Défendons la retraite par répartition !

Retraite. Depuis le 6 février et pour quinze jours pleins, le projet de réforme des retraites est en débat à l’Assemblée nationale.

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Retraité
(Crédit : Freepik)

Rappelons-nous !

Notre système de retraite est né en 1946 à l’initiative du Conseil national de la Résistance voulu à l’époque pour recréer du lien social et de la solidarité entre générations à l’issue d’une période trouble de l’histoire de notre pays. à l’époque, nous avions 6 à 7 salariés pour un retraité et la durée de vie moyenne en retraite était d’environ 5 ans. Aujourd’hui, nous avons 1,7 salarié pour 1 retraité et la durée de vie moyenne en retraite s’est considérablement accrue : 22 ans pour les hommes et 27 ans pour les femmes. Dans notre système de retraite, nous répartissons un volume de cotisations (340 milliards d’euros par an - 14 % du PIB) entre les retraités. Lorsque l’un des deux paramètres (cotisation, nombre de retraités) varie, le déséquilibre s’installe, les déficits s’accumulent et le système par répartition est en danger !

Faut-il sauver le système ? Oui bien sûr !

Parce que :

  • Si le principe de solidarité était remis en cause, les plus fragiles seraient les plus touchés : nous ne le voulons pas !
  • Nous n’avons pas le droit de remettre en cause notre héritage historique : nous avons le devoir de le protéger pour le pérenniser et le rendre plus juste !

Que faut-il faire ? Plusieurs options s’offrent à nous :

  • Augmenter les cotisations : nous ne le voulons pas !
  • Baisser les pensions : ce serait au mépris du travail de nos aînés et des futurs retraités !
  • Créer un système par capitalisation où seuls ceux qui disposeraient de ressources financières suffisantes pourraient y souscrire : ce serait en défaveur des plus démunis et nous n’en voulons pas !

Il nous appartient donc de reporter l’âge de départ en retraite de 62 à 63 ans et 3 mois en 2027, puis à 64 ans en 2030. Parallèlement nous augmentons le nombre d’annuités cotisées à 43 ans en 2027.

Mais il faut aussi rendre ce projet plus juste. Dans ce texte, nous sommes attentifs à ceux qui exercent des métiers pénibles et difficiles, aux tâches répétitives. Il nous faut les prendre en considération :

  • En allégeant les critères du compte professionnel de prévention (60 000 bénéficiaires en plus par an à la retraite anticipée).
  • En créant un fonds de prévention à l’usure, doté d’un milliard d’euros, permettant de détecter des risques de pénibilité et de faciliter la réorientation professionnelle.
  • En introduisant l’index senior qui permettra de connaître le taux d’emploi des seniors avec comme objectifs de créer une incitation forte à conserver les seniors et à embaucher celles et ceux qui sont en recherche d’emploi.
  • En préservant les carrières longues afin qu’aucun cotisant n’effectue plus de 44 annuités d’activité. Ce point est particulièrement sensible dans les débats en cours.
  • En protégeant, bien sûr, les personnes en situation d’incapacité ou d’invalidité.

Est-ce suffisant ?

Nous devons aller plus loin dans l’accompagnement des seniors concernant la recherche d’emploi, la mise en place d’une transition progressive vers la retraite ou le cumul emploi-retraite. Le projet de loi retraite n’a pas vocation à parler de la réforme du travail. En revanche, consécutivement à cette loi, le futur projet de loi « plein emploi » complétera les dispositifs.

Ce texte est porteur de progrès sociaux.

Contrairement à ce qui est relayé par nos détracteurs, les femmes partiront en retraite plus tôt que les hommes en prenant en compte notamment les trimestres liés à la maternité. Comme l’avait annoncé le Président de la République, celles et ceux qui ont une carrière complète toucheront au minimum 85 % du SMIC net. Cette disposition sera étendue à l’ensemble des actuels retraités.

Vous pouvez compter sur moi pour porter avec conviction ce projet de justice, d’équilibre et de progrès social.