Apprentissage en danger : un coup d’arrêt à une dynamique essentielle
Emploi. Alexandre Farro, le Président du MEDEF Grand Est, tire à nouveau la sonnette d’alarme sur le sujet : les récentes décisions gouvernementales et leurs applications mettent en péril l’apprentissage et les perspectives d’avenir de milliers de jeunes.

Depuis plusieurs années, l’apprentissage connaît une dynamique exceptionnelle, avec plus d’un million d’apprentis en France en 2024, soit deux fois plus qu’en 2019. Cette réussite collective est aujourd’hui gravement menacée. Si le MEDEF est sensible au rétablissement des comptes publics, il convient d’être vigilant à ne pas remettre en cause la dynamique de l’apprentissage et l’ambition souhaitable de favoriser une nation des compétences. Or, les nouvelles règles de financement entrées en vigueur ces derniers mois pénalisent lourdement les entreprises et freinent l’élan de l’alternance qui permettait à un nombre croissant d’entreprises et de secteurs de répondre aux besoins d’une main-d’oeuvre qualifiée.
• Depuis le 1er mars, le plafond d’exonération des cotisations salariales a été abaissé de 79% à 50% du SMIC, et la rémunération au-delà de ce seuil est désormais soumise à la CSG/CRDS.
• Depuis le 1er juillet, recruter un apprenti de niveau Bac+3 à Bac+5 coûte 750 euros de plus aux entreprises, déjà premiers financeurs de l’apprentissage
• Une inégalité incompréhensible d’attribution des aides selon la taille des entreprises a été instaurée : 5.000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés contre seulement 2.000 euros pour les plus grandes.
Ces mesures ont des effets immédiats et préoccupants. Cette tendance baissière se renforcera certainement à la rentrée en septembre-octobre, au moment phare de la signature de ces contrats. « Cette politique de court terme va à l’encontre des efforts entrepris depuis 2018. L’apprentissage a prouvé son efficacité : il crée de l’emploi, facilite l’insertion des jeunes et soutient la croissance économique. Un euro investi dans l’apprentissage rapporte 1,09 € aux finances publiques. Il est donc impératif de corriger rapidement le tir », déclare Alexandre Farro, Président du MEDEF Grand Est.
« Les nouvelles règles de financement entrées en vigueur ces derniers mois pénalisent lourdement les entreprises et freinent l’élan de l’alternance qui permettait à un nombre croissant d’entreprises et de secteurs de répondre aux besoins d’une main-d’oeuvre qualifiée. »
Le MEDEF Grand Est soutient les revendications portées par le Mouvement des Entreprises de France et défend notamment le principe d’une prime à l’embauche d’apprentis équivalente pour toutes les entreprises à hauteur de 4 500 euros et pour tous les niveaux de diplôme.
L’avenir de nos jeunes et de notre économie en dépend.