Humeur

Verts oui, mais pas trop

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Fer de lance européen autoproclamée en matière d’écologie, l’Allemagne dévoile ces derniers mois un visage bien moins vertueux qu’affiché depuis des décennies.

La crise énergétique apparue en 2022 a révélé au grand jour les failles de la stratégie germanique en la matière : Si le pays a assumé avoir franchement tourné le dos au nucléaire - ne s’épargnant pas au passage de donner quelques leçons à son voisin français - il donnait l’image d’une nation avant-gardiste prête à s’engager corps et âme dans une voie plus verte, pour ne pas dire plus vertueuse, à grands renforts d’énergies renouvelables.

Las, la guerre en Ukraine a dévoilé les limites d’une trop grande dépendance au gaz russe et a accentué le recours aux centrales à charbon. Une méthode extrêmement polluante que l’on croyait sur le point d’être révolue dans ce pays sensibles à la cause environnementale. Le charbon représente aujourd’hui 33% du mix énergétique allemand. La faute à la Russie ?

Pas si vite : en 2021 le charbon représentait déjà 30% de la production d’électricité en Allemagne. Dernière nouvelle en date, face à l’inflation et à la crise économique, le gouvernement allemand recule sur l’interdiction des véhicules thermiques prévue en 2035, et plusieurs agglomérations Outre-Rhin font marche arrière sur leurs Zones à Faibles Emissions.

Un revirement aussi soudain qu’inattendu qui pourrait faire vaciller la politique européenne en la matière… Inconscience ou prise de conscience ? Les débats à l’échelle continentale s’avèrent passionnants et les différentes prises de position à suivre avec le plus grand intérêt.