
Fer de lance européen autoproclamée en matière d’écologie, l’Allemagne dévoile ces derniers mois un visage bien moins vertueux qu’affiché depuis des décennies.
La crise énergétique apparue en 2022 a révélé au grand jour les failles de la stratégie germanique en la matière : Si le pays a assumé avoir franchement tourné le dos au nucléaire - ne s’épargnant pas au passage de donner quelques leçons à son voisin français - il donnait l’image d’une nation avant-gardiste prête à s’engager corps et âme dans une voie plus verte, pour ne pas dire plus vertueuse, à grands renforts d’énergies renouvelables.
Las, la guerre en Ukraine a dévoilé les limites d’une trop grande dépendance au gaz russe et a accentué le recours aux centrales à charbon. Une méthode extrêmement polluante que l’on croyait sur le point d’être révolue dans ce pays sensibles à la cause environnementale. Le charbon représente aujourd’hui 33% du mix énergétique allemand. La faute à la Russie ?
Pas si vite : en 2021 le charbon représentait déjà 30% de la production d’électricité en Allemagne. Dernière nouvelle en date, face à l’inflation et à la crise économique, le gouvernement allemand recule sur l’interdiction des véhicules thermiques prévue en 2035, et plusieurs agglomérations Outre-Rhin font marche arrière sur leurs Zones à Faibles Emissions.
Un revirement aussi soudain qu’inattendu qui pourrait faire vaciller la politique européenne en la matière… Inconscience ou prise de conscience ? Les débats à l’échelle continentale s’avèrent passionnants et les différentes prises de position à suivre avec le plus grand intérêt.