Humeur

Un os dans l’équation

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Fini la bamboche ! Le gouvernement Barnier avait prévenu : l’heure est à un budget resserré. Une rigueur qui ne dit pas encore vraiment son nom tant elle fait peur, mais que tout le monde a en tête. Il faut dire que l’état des lieux est préoccupant. Une dette publique abyssale de 3228 milliards d’euros selon l’Insee. Un chiffre qui donne le tournis et qui finalement ne doit pas grand chose au commun des mortels, qui a de grandes chances de se tromper en comptant les zéros pour obtenir 3 228 000 000 000 euros.

Rien que le remboursement de la dette s’élève à lui seul à 174 milliards d’euros cette année et pourrait atteindre les 200 milliards en 2025. Une situation inquiétante, c’est le moins qu’on puisse dire, et qui interpelle. Comment a-t-on pu laisser filer une dette de cette manière ? Certes le Covid est passé par là, mais depuis deux ans, alors que les signaux étaient globalement revenus au vert, le déficit a continué de se creuser.

Outre l’argent (public, donc le nôtre finalement) qui semble disparaître en s’envolant par les fenêtres laissées grandes ouvertes, c’est aussi la situation du pays sur les marchés qui inquiète. En l’état actuel, un scénario à la grecque version 2010 est-il vraiment à exclure ? Avec un déficit qui dépasse les 6% du PIB, des prélèvements records et des services publics de moins en moins accompagnés, il y a de quoi admettre qu’il y a un os dans l’équation. Et un gros ! Surtout si on ajoute à cela la propension française à ne pas vouloir admettre, budget après budget, la gravité de la situation. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »... La célèbre formule chiraquienne qui concernait l’état de la planète en 2002 peut aussi s’appliquer à l’état de nos finances. Il ne s’agit plus de vouloir éteindre l’incendie avec un verre d’eau, il faut regarder la situation en face, appeler les pompiers et les laisser agir... vite !