Humeur

Ultimatum

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Nastasia Desanti

Et de cinq Premiers ministres. Le second quinquennat d’Emmanuel Macron aura définitivement été marqué par l’instabilité. Conséquence : une partie des Français est de nouveau dans la rue afin d’exprimer son mécontentement des politiques menées par les gouvernements successifs. Les deux journées de mobilisation des 10 et 18 septembre ont été plutôt suivies avec un rassemblement atteignant, au niveau national, un demi-million de personnes, selon les estimations du Ministère de l’Intérieur.

Face à ces chiffres, les syndicats veulent maintenir la pression sur Sébastien Lecornu, malgré des consultations entamées dès le lendemain de sa nomination, avec un ultimatum : répondre aux revendications des manifestants d’ici le 24 septembre. Car dans le projet budgétaire présenté par le gouvernement Bayrou – que son successeur semble prêt à reprendre en partie – les mesures jugées injustes s’enchaînent : désindexation des pensions, des prestations sociales et des salaires de la fonction publique, coupe dans les services publics, réforme de l’assurance-chômage...

Face à ce sentiment d’injustice, l’appel à une contribution exceptionnelle des plus hauts revenus, via la « taxe Zucman », qui prévoit de taxer de 2 % les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros trouve un large écho. Or, si le nouveau gouvernement ne devrait pas – selon les indiscrétions – contenir de personnalités marquantes de gauche, les Français attendent néanmoins une répartition équitable de l’effort collectif et, du nouveau Premier ministre, qu’il rompe avec la logique d’un gouvernement "copié-collé". Le nouveau budget, s’il devra tendre vers l’équilibre, ne pourra ainsi pas faire l’impasse sur la justice sociale et comprendre des mesures prenant à bras le corps le pouvoir d’achat et plus globalement le mal-être d’un pays plus fracturé que jamais.