Humeur

Tsar Wars

La vie n’est jamais un long fleuve tranquille en Champagne. Après les menaces liées à la taxe Trump, après les sueurs froides du Brexit et alors qu’elle se sort tout juste des griffes de la crise du Covid, la menace vient cette fois de l’Est.

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Benjamin Busson

Une loi Made in Russia de 76 pages promulguée le 2 juillet dernier qui vise en effet à réserver l’appellation Champagne aux producteurs de mousseux locaux, l’ôtant purement et simplement aux Champenois.

Rien que ça !

Une démarche d’appropriation qui n’est peut-être pas destinée à s’attaquer frontalement au champagne, mais le résultat final est sensiblement le même : il s’agit avant tout d’une remise en cause de l’inviolabilité des appellations d’origines, indispensables pour protéger tant les producteurs que les consommateurs du monde entier.

On peut considérer que les consommateurs russes de champagne, situés dans les plus hautes sphères du pays continueront sans doute à privilégier les « vraies » marques historiques, et donc françaises. Et si le marché russe pèse tout de même 1,8 million de cols, la problématique est réelle mais ne se situe pas qu’au niveau économique.

C’est davantage en terme d’image et de résonance que cette décision est embarrassante. Elle pourrait ouvrir une brèche et anéantir, à plus long terme, les efforts entrepris par l’interprofession champenoise depuis des décennies pour protéger l’appellation contre les agressions et les contrefaçons en tous genres.

D’où l’importance de ne pas céder un millimètre de terrain, quelles que soient les motivations russes.