
C’est bien connu, les plus grandes avancées se font dans les temps de crise. L’incroyable tension qui règne depuis une dizaine de jours sur la scène internationale fait craindre le pire pour la paix mondiale. Des violentes attaques du Président américain envers son homologue ukrainien, aux menaces à peine voilées de la Russie en direction des pays européens et de la France en particulier, en passant par le désengagement américain dans le conflit aux portes de l’Europe et la remise en cause de son engagement dans l’OTAN. Une succession d’événements en un temps record, tous étant de nature à bousculer l’ordre mondial contemporain.
De quoi s’inquiéter évidemment, mais étrangement le président américain est parvenu en quelques jours à réaliser presque malgré lui ce qu’aucun autre dirigeant mondial n’était parvenu à accomplir jusqu’alors : instaurer un sentiment d’unité européen, voire mieux, quasiment un besoin de réelle unification européenne. Après s’être réunis à Londres dans une concorde inédite avec les alliés canadien et turc à leurs côtés, les 27 dirigeants européens ont ensuite acté un accord sur une stratégie de défense dans des délais records malgré la complexité évidente d’un tel dossier. Si la question ukrainienne est loin d’être réglée, elle ouvre néanmoins une ère nouvelle de la construction européenne, ouvrant les yeux à certains Etats sur la nécessité de rester vigilants face à des équilibres mondiaux devenus, comme l’Histoire en a déjà été le triste témoin, intimement liés à la personnalité des dirigeants.
Et si finalement, Trump et Poutine devenaient ceux qui permettront enfin à l’Europe de s’ancrer dans une unité durable et solide ? Qui l’eût cru ?