Humeur

Tous taxés

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Nastasia Desanti

Au moment d’écrire ces lignes, s’engage à l’assemblée l’examen du texte de la Loi de Finances, avec comme objectif principal, celui de redresser les comptes publics et de réduire le déficit abyssal du pays. Une mission titanesque à laquelle va s’employer Sébastien Lecornu, avec en ligne de mire, les foyers aux revenus les plus aisés. Mais d’ailleurs, combien gagnent les Français ? Selon le dernier rapport de l’INSEE, sorti ce 23 octobre, le salaire moyen dans le privé est de 2 700 € net quand le salaire médian est, lui, de 2 200 € net mensuel (le SMIC est à 1 430 € net). Au-dessus de 2 200 € vous faites donc partie des 50 % de la population française la plus riche.

Des chiffres à remettre en perspective avec les débats sur la prolongation d’un an de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) et la création d’une nouvelle taxe sur les holdings patrimoniales, deux points particulièrement scrutés lors de l’examen du budget. Car en matière fiscale, s’il est un consensus entre le gouvernement et les oppositions c’est bien de taxer les plus riches grâce à de nouveaux prélèvements ou des alourdissements de taxes existantes. Taxe Zucman et ISF climatique du côté de la gauche, impôt sur la fortune financière pour le Rassemblement national, taxe sur les ventes immobilières de plus d’un million d’euros et taxe sur les yachts et autres jets privés pour les Insoumis… les rentrées se chiffreraient, en tous les cas, en milliards d’euros.

Or, si à l’Assemblée on débat pour savoir quelle est la meilleure manière de récupérer de l’argent en faisant ce que l’on sait faire de mieux en France – c’est l’OCDE qui le dit en classant le pays numéro un en termes de prélèvements obligatoires – les organisations patronales pointent elles, le risque de voir fuir du pays les plus fortunés mais surtout, de porter un coup d’arrêt à l’investissement sur le territoire français.