Humeur

Sept ans de réflexion

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Nastasia Desanti. DR

La politique a de cela de très spécifique que les uns ont tendance à détricoter ce qu’ont fait les autres. Dernier sujet en date, le septennat. Or si celui-ci a été aboli en 2002, Jacques Chirac effectuant son second mandat sous le régime du quinquennat, l’augmentation de la durée au pouvoir semble être un des seuls sujets qui fait consensus entre les deux finalistes à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pour l’un, 7 ans au pouvoir lui paraissent « être une bonne option et une bonne respiration par rapport au rythme des législatives », pour l’autre c’est le moyen « de débarrasser la fonction d’une obligation de campagne permanente ».

Il faut reconnaître que cinq années pour effectuer des réformes de fond, sans crise, cela paraît envisageable. Mais comme l’exercice du pouvoir n’est pas un long fleuve tranquille, entre les contextes de crises terroristes, guerrières, sanitaires mais aussi sociales, les sept années de mandat avec la possibilité d’une alternance aux élections législatives, comme le principe des midterm aux États-Unis, redeviennent appréciables. Seule question, les Français sont-ils prêts à renouer avec une même personnalité politique à l’Elysée pendant 7 ans, à l’heure où les partis hégémoniques ont implosé, où les personnalités se font de plus en plus clivantes et où les soutiens d’hier deviennent à l’aube des législatives, les adversaires politiques d’aujourd’hui ?