Les Français ont-ils un problème avec la réussite ? La question est relativement récurrente dans un pays où l’on est plus inventif pour taxer celles et ceux qui parviennent au succès entrepreneurial, plutôt que de les valoriser, voire de les ériger en exemple ou en chef de file. De ce côté-là, l’Hexagone se démarque assez nettement du reste du monde.
Partout ailleurs, les réussites économiques sont mises en avant et admirées. Quand les Etats-Unis n’hésitent pas à utiliser les succès rencontrés par Amazon ou Tesla pour faire de leurs dirigeants les porte-drapeaux de leur économie à l’international, la France regarde ses fleurons d’un air suspicieux.
De ce côté de l’Atlantique, celui qui parvient à développer un empire est observé à l’aune de la société qui l’entoure. Celui qui gagne de l’argent l’a-t-il vraiment mérité ? Il suffit de prendre l’exemple du groupe LVMH et de son dirigeant emblématique pour s’en convaincre. Unanimement reconnu par la presse économique et professionnelle pour la puissance de son groupe et l’image de la France - et en l’occurence du luxe à la française - véhiculée par ce dernier à l’international, Bernard Arnault est cependant davantage égratigné dans les reportages réalisés par des médias nationaux à destination du grand public.
Des sujets qui omettent bien souvent d’évoquer les près de 40 000 emplois du groupe rien qu’en France - emplois bien souvent à haute valeur ajoutée - ce qui fait de LVMH un des tout premiers recruteurs du pays. Des choix éditoriaux certes indiscutables au regard du principe la liberté de la presse mais qui en disent, hélas, long sur le rapport d’un certain nombre de Français avec la réussite, mais plus largement sur la méconnaissance du monde de l’entreprise et de l’économie.