
Il n’aura échappé à personne que le pays ne devrait pas échapper à un serrage de ceinture généralisé pour tenter de remettre les comptes publics à flot. Pas étonnant alors que la ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, ait annoncé, dans ses grands axes du projet de loi contre la fraude sociale (il est prévu à l’automne), vouloir s’attaquer aux dérives du transport sanitaire.
Il faut dire que le secteur d’activité semble en totale roue libre depuis plusieurs années. Pour rappel, il a coûté la somme délirante de 6,74 milliards d’euros en 2024 à la Sécurité sociale, un chiffre en hausse de 7% par rapport à l’année précédente. Une hausse de 2,1 milliards en à peine dix ans ! De quoi s’interroger sur les raisons de cette progression...
Premiers concernés par la réforme de la ministre, les taxis sont vent debout pour protester contre celle-ci. Il faut dire qu’avec un coût de plus de 3 milliards d’euros, les taxis sont à l’origine de près de la moitié des coûts de transports sanitaires et que les transports remboursés représenteraient la moitié du chiffre d’affaires des taxis...
Pourtant les propositions de la ministre n’ont rien de scandaleux : il s’agit de demander aux professionnels du transport de se doter d’un dispositif de géolocalisation et d’un système électronique de facturation intégrée. Une manière de rappeler que la sécurité sociale n’a pas pour vocation de garantir un chiffre d’affaires à certaines professions sans contrepartie. Il s’agit simplement de contrôler la manière dont est dépensé l’argent des Français et de bannir les fraudes qui, bien entendu, ne concernent qu’une minorité de ces transporteurs.
Pas de quoi donc, pour la majorité des professionnels consciencieux, se mettre en colère et menacer de bloquer les routes et les raffineries de tout un pays.