Humeur

Répit

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Nastasia Desanti

Alors que les bourses mondiales ont dévissé la semaine dernière après les annonces de Donald Trump de taxer à outrance les produits industriels – acier et aluminium – à 25%, dans l’objectif de protéger l’industrie sidérurgique de son pays (qui voit sa production nationale baisser devant la forte concurrence asiatique notamment), le locataire de la Maison Blanche a surpris en revenant sur ses déclarations initiales. En décrétant une pause de 90 jours pendant lesquels les importations du monde entier – hors Chine – seraient taxées à 10 %, il a redonné des ailes à Wall Street dont les cours se sont envolés dans la foulée. L’Europe, qui avait elle-même répliqué dans cette guerre financière et morale, avec une taxation des produits américains à 25%, a de son côté également annoncé une pause, par la voix de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. « Nous souhaitons donner une chance aux négociations », a assuré la cheffe de l’exécutif européen. Un répit bienvenu tant les responsables économiques et financiers retiennent leur souffle. Le business man redoutable qu’est Donald Trump ne peut ignorer l’impact de ses déclarations incendiaires sur la place mondiale. Habitué aux négociations sans pitié, il n’oublie pas qu’en face de lui aussi, d’autres pays et décideurs financiers de poids, jouent leur survie économique. Si Ursula von der Leyen assure garder « toutes les options sur la table », les marchés retiennent leur souffle. Quant à la Chine, ses produits sont désormais soumis à un taux prohibitif de 145 % entraînant une riposte de Pékin, qui a appliqué à son tour des droits de douane de 125 % sur toutes les importations américaines. Aujourd’hui, seules face à face dans ce bras de fer, les deux plus grandes économies mondiales promettent de « se battre jusqu’au bout ». L’occasion pour l’Europe de se frayer un chemin ?