Humeur

Raison garder

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Benjamin Busson.

La COP27 et après ? Rappelez-vous la fameuse COP21 de Paris en 2015, présentée dès sa conclusion comme un succès historique. Sept ans plus tard, qu’en reste-t-il, hormis un énorme coup de communication (de bluff ?) hexagonal. Car entre-temps, si de nombreux pays ont engagé des mesures d’ampleur pour réduire leur empreinte carbone, d’autres traînent des pieds. Quand la Chine émet 9,9 milliards de CO2 et que les Etats-Unis sont à 4,5 milliards et l’Inde à 2,3 milliards, loin devant l’Allemagne (605 millions) la France (436 millions de tonnes) ne figure même pas dans le Top 10, rappelons-le...

C’est donc avec une certaine retenue qu’il convient d’écouter les discours de culpabilisation à l’encontre des entreprises industrielles françaises, présentées la semaine dernière, comme « les 50 plus gros pollueurs du pays ». Encourager à la décarbonation sans incriminer les fleurons de l’économie nationale, ni leurs (nombreux) salariés, qui concourent activement à la croissance du pays et à la tenue du PIB, voilà le véritable défi.

Gare à la tendance très française à imposer sans concertation préalable des normes et des taxes nouvelles, ce qui fait souvent peser sur nos entreprises des contraintes si lourdes qu’elles peinent ensuite à conserver leur compétitivité sur le marché mondial. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Gardons nos entreprises et notre industrie de ce risque. Et plutôt que de les envoyer au purgatoire, soyons encore un peu patients et faisons leur confiance pour avancer sur la voie de la décarbonation juste et économiquement viable.