Humeur

Quoi qu’il en coûte

Lecture 3 min
Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Les traditions ont cela d’agréable qu’elles nous plongent dans un état de nostalgie, plus ou moins profond, qui nous rappelle bien souvent les meilleurs souvenirs. Il en va ainsi avec la Foire de Châlons : chaque année à la fin du mois d’août, elle marque pour les Marnais – et désormais bien au-delà – le signe de la rentrée. Dès les premières minutes de l’inauguration, on y retrouve de « vieilles » connaissances que l’on n’avait pas croisées depuis quelques semaines et les teints hâlés rappellent amèrement que quelques jours auparavant encore, plage, montagne, visites ou farniente occupaient l’essentiel d’un agenda délicieusement dégarni.

Avec le début de la Foire c’est donc une rentrée économique, agricole, sociétale et bien entendu politique qui fait son retour sur le devant de notre scène régionale. Les affaires sont de retour, les rendez-vous sont calés et les discussions reprennent là où elles s’étaient arrêtées, avec le sujet de conversation à succès du moment : qui sera nommé Premier ministre et quand ? Alors que l’on s’était quittés sans l’ombre d’un gouvernement, l’on se retrouve à l’inverse avec pléthore de « premier-ministrables », chaque heure apportant son lot de rumeurs, de candidat(e)s autoproclamé(e)s (quelle modestie) et de profils identifiés pour intégrer l’Hôtel de Matignon. En attendant le dénouement du feuilleton de l’été, c’est bien l’actualité châlonnaise qui va prendre le dessus avec son lot de conférences, concerts, événements, rencontres, visites de personnalités… S’il est bien une chose qui est plus sûre que la composition du futur gouvernement, c’est que la rentrée du cœur battant de la France ne se déroule pas d’un côté ou de l’autre du pont Alexandre III mais, plus que jamais, dans les territoires comme le nôtre, là où, avec ou sans Premier ministre, il faut bien continuer, quoi qu’il en coûte, à cultiver, produire, construire et employer.