Humeur

Pschiiit

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Promis juré, avec le Nouveau Front Populaire on allait voir ce qu’on allait voir : la coalition 2.0 était arrivée et était prête à gouverner. « Le programme et rien que le programme » s’était même empressé d’annoncer son lider maximo, au soir du second tour des législatives, fort d’une majorité pourtant toute relative.
C’était sans compter sur la dure réalité. Incapacité en quinze jours de trouver un seul nom commun de Premier ministre potentiel (on n’ose imaginer les difficultés à composer un gouvernement...), blocages et crispations affichés au grand jour, accusations de mensonges, noms d’oiseaux échangés dans la presse… la coalition a fait pschiiit.

Un cas d’école de sabordage pour un groupe qui après avoir réclamé à corps et à cris l’unité républicaine s’avère incapable de s’accorder sur un seul nom. Preuve que les divisions d’hier ne s’effacent pas d’un coup de baguette magique et surtout, qu’il apparaît au grand jour que c’est bien l’envie de conserver des sièges de députés qui l’avait emporté sur la volonté et la capacité de s’entendre sur des valeurs communes.

D’autant qu’au-delà des éditorialistes politiques, ce sont les acteurs concernés eux-mêmes qui s’épanchent largement sur leurs désaccords, certains chefs de file s’excusant ou exprimant ouvertement leur « honte » face au spectacle donné. Ubuesque. Jeudi dernier, les députés ont enfoncé le clou en réélisant la présidente sortante de l’Assemblée nationale au perchoir. Un retour de bâtons pour un groupe qui a passé deux ans à « bordéliser » (pour reprendre les propres termes de députés présents lors de la dernière mandature) l’Assemblée et à multiplier coups d’éclats et outrances (sifflets, invectives, drapeaux palestiniens…). On n’ira pas jusqu’à espérer que la leçon soit retenue…